XV de France: une occasion de « tester le réservoir » plutôt qu’une « farce »

L’occasion de « découvrir des jeunes talentueux », le tout « sans pression »: le duel entre l’Angleterre et un XV de France « bis » dimanche, n’a rien de la « farce » évoquée par la presse anglaise et présente des intérêts pour quatre ex-sélectionneurs français, interrogés par l’AFP.
Philippe Saint-André, ancien entraîneur de deux clubs anglais, Gloucester et Sale, le concède: « De ce côté de la Manche, ils ne peuvent pas comprendre pourquoi la finale de la Coupe d’automne des nations ne se joue pas avec la meilleure équipe ».
La Coupe d’automne des nations, « créée de toutes pièces » pour renflouer les caisses, « est venue se superposer au championnat », avec « six matches internationaux au lieu de trois » en temps normal, note Jacques Brunel, qui a dirigé la France lors de la Coupe du monde 2019.
Dans l’Hexagone, l’accord trouvé après de longues discussions entre les clubs et la Ligue d’un côté et la fédération de l’autre « illustre des soucis dans le rugby français », commente Marc Lièvremont.
« Ce n’est peut-être pas la meilleure équipe mais c’est une opportunité pour le staff de découvrir d’autres jeunes joueurs qui sont talentueux » et par la même occasion « de préparer la Coupe du monde », organisée à domicile en 2023, ajoute l’ancien troisième ligne (23 sélections).
La différence d’expérience entre les deux équipes se lit dans les chiffres: le XV de la Rose, vice-champion du monde et lauréat du dernier Tournoi, compte 772 sélections quand les titulaires bleus en totalisent 68.
« Puisque les Anglais disent que c’est une mascarade, je suppose que l’équipe de France aura à coeur de prouver qu’elle est un sparring-partner de qualité. En même temps, il sera intéressant de voir comment se comportent ces jeunes. Ils feront certainement partie de l’aventure dans les années à venir », argumente Brunel, qui a aussi dirigé l’Italie (2011-2016).
Avec ce « crunch » à Twickenham, « on aura une vision plus fine du potentiel de ces joueurs qui ont montré des choses intéressantes mais face à une équipe d’Italie faible (36-5) », abonde Pierre Berbizier, patron des Bleus de 1991 à 1995.
Mais comparée à la balade italienne, le séjour à Londres ressemble à une ascension de l’Everest. « Ils vont jouer pratiquement ce qui se fait de mieux au monde », souligne Saint-André, qui y voit une opportunité de « tester le réservoir » tricolore.
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