Violences sexuelles dans le judo: une nouvelle affaire embarrassante

A une semaine d’une élection où Jean-Luc Rougé, 71 ans, vise un cinquième mandat de président de la Fédération française de judo, une nouvelle affaire de violences sexuelles visant cette fois un ex-cadre du judo français embarrasse les instances.
Le climat pré-électoral dans le judo rappelle celui du patinage il y a quelques mois. Depuis le témoignage paru dans le Parisien il y a dix jours d’une judoka racontant avoir été violée par son entraîneur lorsqu’elle était mineure, les langues se délient. Les témoignages affluent, et les affaires sortent.
Et si ces affaires éclairent d’une lumière peu reluisante le climat qui semble régner dans ce sport, le dernier dossier, révélé par l’AFP, soulève des interrogations sur sa gestion par les instances du judo français.
Un ex-cadre de la Fédération française de judo entre 2012 et 2016, entraîneur dans un club du Nord de la France, a en effet été suspendu récemment par la fédération, soupçonné de plusieurs agressions sexuelles, a appris l’AFP de sources concordantes.
« Ils se connaissent. Mais en même temps, à ce niveau là, c’est normal », estime une source proche du dossier qui assure que cet entraîneur avait déjà fait l’objet d’un signalement.  
La personne ayant signalé ces faits n’a pu être jointe par l’AFP. Selon plusieurs sources, cet ex-dirigeant du judo français a été l’entraîneur du professeur mis en examen pour viol sur mineure, dont la victime a témoigné dans le Parisien. 
« J’ai reçu un courrier de la fédération et je sais d’où ça provient. On a émis des soupçons sur ma personne. Ce sont des désaccords entre des personnes dans un club », s’est défendu à l’AFP l’ex-membre de la direction de la fédération suspendu à l’AFP. 
Le lendemain de la parution du témoignage dans le Parisien, le 3 novembre, Jean-Luc Rougé et plusieurs responsables de la fédération ont participé à une réunion de crise, selon des sources internes à la fédération.
Le cas de cet ancien dirigeant a alors été évoqué, « comme étant susceptible de surgir », assure l’une de ces sources.
« Quand nous avons échangé nos remontées (de signalements, ndlr), avec Jean-Luc, cette personne ne figurait pas dans leur tableau », a assuré la ministre des Sports Roxana Maracineanu. 
Ce nouveau cas participe en tout cas à une prise de conscience dans le judo. 
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