Vasseur: avant la F1, Hamilton avait « déjà ce qui fait sa force »

Avant la F1, Lewis Hamilton avait « déjà ce qui fait sa force aujourd’hui: être capable d’avoir une énorme confiance en lui dans l’effort et d’énormément se remettre en cause en dehors de la voiture », raconte Fred Vasseur, qui l’a encadré à l’époque.
Patron des équipes ASM et ART Grand Prix, le Français a accompagné Hamilton lors de ses deux dernières saisons avant d’intégrer la catégorie reine du sport automobile en 2007, remportant les titres en Formule 3 Euroseries en 2005 et en GP2 Series en 2006.
« Personne ne peut anticiper si tôt qu’un sportif sera huit ou dix fois champion du monde parce qu’il y a tellement d’aléas, d’imprévus, d’être au bon endroit au bon moment », répond-il à l’AFP. 
– « J’ai fait le con » –
« Je vais voir Lewis en premier et je lui demande ce qu’il en pense, continue le Français. Il me répond: +J’ai fait le con parce que si je ne rate pas mon départ, Prémat ne me revoit pas+ » et donc ne l’accroche pas. 
Ce trait de caractère, estime Vasseur, fait toujours son succès. « Quand tu es plusieurs fois champion du monde, être capable de dire: +J’ai fait de la merde, je suis désolé+, je trouve ça hyper fort, poursuit-il. Parce qu’il n’emmène jamais l’équipe dans la mauvaise direction, il a un profond respect des gens autour de lui, et le jour où il leur dit: la voiture sous-vire, il n’y en a pas un qui imagine que ça n’est pas vrai. »
Quand ses détracteurs reprochent au Britannique de 36 ans d’avoir eu la vie facile jusqu’à la Formule 1 grâce au soutien de McLaren dès son adolescence, l’actuel patron de l’écurie Alfa Romeo voit les choses autrement.
« La combinaison de l’époque, Lewis, son père et Martin Whitmarsh (qui dirigeait l’écurie britannique, ndlr), était très forte. Ils étaient bien complémentaires », concède Vasseur. Mais « il y a eu des moments où cette relation n’était pas méga simple », car le pilote avait « des idées bien arrêtées sur ce qu’il voulait faire », pas toujours raccord avec les plans de ses mécènes.
L’histoire s’est reproduite quelques années plus tard, quand Hamilton a quitté l’écurie de ses débuts pour tenter l’aventure avec Mercedes en 2013. 
Alors, Lewis Hamilton est-il né l’homme et le pilote qu’il est aujourd’hui ou l’est-il devenu ? « Je ne me pose pas la question de savoir si c’est inné », balaye celui qui a aussi couvé Sebastian Vettel, Nico Rosberg ou encore Charles Leclerc. Tout de même, « c’est sûr qu’il y a d’autres pilotes qui se sont forgé une force de caractère au fil des ans, mais je pense que lui l’avait dès le départ ».

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