Trente ans après, hommage aux victimes du drame de Furiani

Trente ans après « la pire catastrophe du sport français », les 19 morts et 2.357 blessés dans l’effondrement d’une tribune du stade de Furiani, à Bastia (Haute-Corse), avant un choc contre l’OM, plusieurs centaines de personnes se sont recueillies sur le site jeudi.
« La blessure cicatrise lentement et laisse donc des traces »: Josepha Guidicelli, présidente du collectif desvictimesde la catastrophe, n’a pas eu besoin de beaucoup de mots pour faire passer les émotions, devant la stèle érigée à côté du stade Armand-Cesari.
La fille de Jean-Pierre Guidicelli, journaliste décédé ce 5 mai 1992, a lu un texte poignant pour perpétuer le souvenir du drame: « Une nouvelle étape a été franchie. On ne jouera plus un 5 mai. Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts mais par ceux qui n’abandonnent jamais », a déclaré la jeune femme, en évoquant le gel des matchs le 5 mai pour les compétitions françaises de football, désormais sacralisé par une loi votée à l’Assemblée nationale.
Josepha Guidicelli a ensuite poursuivi son intervention en énumérant les noms des « personnes décédées »: « Il y a 30 ans, le soleil déclinait et l’ambiance montait », a-t-elle conclu, reprenant les tout derniers mots d’un autre journaliste décédé ce jour là, Michel Vivarelli, de Radio France Corse.  
L’hymne Corse, Dio vi Salve Regina a ensuite résonné, dans un silence pesant à peine gêné par une pluie abondante.
En début de cérémonie, associations, élus, représentants de l’Etat mais aussi du monde du football avaient déposé plusieurs gerbes de fleurs au pied de la stèle, bénie par un prêtre. 
Une messe a ensuite été célébrée dans la foulée au sein de la cathédrale de Bastia.
Mercredi, des dizaines d’enfants venus de toute l’île s’étaient affrontés lors d’un tournoi de football sur la pelouse d’Armand-Cesari. 
Puis un film sur la catastrophe avait été projeté dans le stade, avant un match de gala entre le Sporting Club de Bastia version 1992 et une équipe composée d’anciens du club et de l’OM.
Pour rappel, côté judiciaire, un seul des 13 prévenus initialement poursuivis dans ce dossier a écopé d’une peine de prison ferme, le constructeur de la tribune provisoire, condamné à deux ans de prison en première instance et qui n’avait pas fait appel.
A l’issue du procès en appel, en 1995, huit autres prévenus, dont des responsables du club, de la Ligue corse ou de la Fédération française de football, ainsi que l’ex-directeur de cabinet du préfet, ont été condamnés à des peines avec sursis ou des amendes.
ag/ol/cbn


La tribune effondrée du stade de Furiani, au lendemain du drame, le 6 mai 1992 en Corse

La tribune effondrée du stade de Furiani, au lendemain du drame, le 6 mai 1992 en Corse

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