Déjà deux étapes dans sa musette en cinq arrivées: Lorena Wiebes, sans rivale à très haute vitesse, a plié au sprint la 5e étape du Tour de France Femmes jeudi à Saint-Dié-des-Vosges pour signer un doublé après son succès inaugural à Paris dimanche.
La finisseuse n’a laissé aucune chance à la concurrence, ni la championne du monde italienne Elisa Balsamo (2e), ni la maillot jaune Marianne Vos (3e), incapables de la suivre dans l’emballage final.
« Je me suis sentie forte dans le sprint et je suis ravie de l’emporter après cette longue étape », a réagi la Néerlandaise de l’équipe DSM.
« C’était la plus longue course que j’aie jamais faite. Et en comptant le départ fictif, ça devait approcher les 180 kilomètres, a-t-elle calculé. Je n’ai même jamais fait de sortie pareille à l’entraînement. »
Reste qu’après avoir remporté l’étape la plus courte sur les Champs-Elysées à Paris (81,6 kilomètres), Wiebes aura enlevé la plus étirée avec 175,6 kilomètres à avaler entre Bar-le-Duc et Saint-Dié jeudi, plus que lors des derniers Mondiaux (158 km).
Elle démontre, sur la plus grande scène, qu’elle est quasi imbattable en cas de sprint: seule Elisa Balsamo y est parvenue cette année, deux fois seulement. Wiebes affole les compteurs avec ce 17e succès cette saison, le 53e de sa courte carrière (23 ans).
« Quand Lorena a lancé son sprint, nous ne pouvions plus la revoir, c’était de la puissance brute, a soufflé Marianne Vos. Avec Balsamo derrière, nous sommes seulement battues pour la deuxième et la troisième places. »
– Objectif maillot vert –
« Le but est de prendre le maillot vert », a affiché Wiebes, qui talonne Marianne Vos au classement par points. « Et de jouer le classement général avec Juliette (Labous) qui est en très bonne forme », a-t-elle ajouté.
Si Vos, qui a signé un cinquième top 5 en autant d’étapes (2e, 1re, 2e, 5e, 3e) était bien au rendez-vous, plusieurs sprinteuses n’ont pu défendre leur chance en raison d’une chute massive à 45 kilomètres de l’arrivée.
La Belge Lotte Kopecky, retardée puis ralentie par des ennuis mécaniques, a réintégré le peloton trop tardivement et après trop d’efforts. Quant à la Danoise Emma Norsgaard, prise dans l’amas de roues, de cadres et de coureuses transformées en pantins, elle a abandonné, touchée à l’épaule gauche, aux vertèbres et à la tête, selon son équipe.
Avant ces nouvelles images de chute d’une trentaine de coureuses dans le peloton, la journée a été animée par une échappée de quatre baroudeuses contrôlée par DSM et Trek-Segafredo qui ne leur ont laissé qu’un matelas de moins de quatre minutes au plus.
Les deux dernières rescapées, la Française Victoire Berteau et la Chypriote Antri Christoforou, ont été avalées à moins de trois kilomètres de la ligne après une centaine passée à l’avant.
S’il leur reste de l’énergie, elles pourront retenter leur chance vendredi, sans doute la dernière chance de celles qui ne visent pas le classement général. Le peloton repart de Saint-Dié-des-Vosges pour rejoindre Rosheim après 129 kilomètres d’un parcours pour puncheuses, dernière fenêtre avant le week-end vosgien.
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