Route du Rhum: Charles Caudrelier, un marin qui ne laisse rien au hasard

Charles Caudrelier a remporté dans la Route du Rhum « une victoire à son image », celle d’un « marin appliqué, rigoureux, qui ne laisse rien passer, avec une volonté permanente de +performer+ », comme le dit son routeur Franck Cammas, vainqueur de l’épreuve en 2010.
« Charles n’aime pas trop le hasard. Quand il est parti de Saint-Malo, il n’avait laissé aucune zone d’ombre dans sa préparation : sur le plan technique notamment, sa connaissance du bateau est quasi-parfaite », raconte Cammas à l’AFP.
Sur les pontons de Lorient, ce Breton aux larges épaules et au sourire franc a toujours été plus discret que ses principaux concurrents, Thomas Coville (Sodebo) ou encore Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), barrant eux-aussi des Ultim, multicoques ultra-modernes stars de la célèbre transatlantique.
Compétiteur hors pair, Caudrelier a toujours su ce qu’il voulait. « Beaucoup de Français rêvent du Vendée Globe, mais moi j’ai toujours voulu faire la Route du Rhum en multicoque. C’est mon Graal, le truc le plus extrême et engagé et la course qui m’a toujours inspiré », avait-il lancé avant de prendre le départ pour la première fois. 
– Un solitaire en équipage –
Le chemin a toutefois été long pour y arriver. Charles Caudrelier a débuté par la planche à voile à La Forêt-Fouesnant (Finistère) grâce à son père, qui en possèdait « tout un arsenal ».
Inspiré par les victoires de Laurent Bourgnon, de Michel Desjoyeaux ou encore de Jean Le Cam, il commence à naviguer à 15 ans. « Mes parents habitent sur la baie de La Forêt donc je les voyais s’entraîner au large, ça m’a attiré tout de suite. Je ne faisais pas de voile que je voulais déjà faire de la course en solitaire », se souvient-il.
Avant de faire ses classes sur le circuit Figaro, il décroche un diplôme d’officier de la marine marchande. Sa victoire lors de la Solitaire du Figaro en 2004 devait lui permettre de toucher du doigt son rêve de participer à la Route du Rhum, mais il échoue à trouver un sponsor.
« La vie m’a emmené après à faire de l’équipage, mais ce n’était pas du tout prévu. Souvent, ta carrière bascule sur un coup de chance », explique ce père de deux enfants. 
– Objectif Rhum –
Un imprévu couronné de succès. Entre 2009 et 2021, il remporte trois fois la prestigieuse Transat Jacques Vabre en duo avec Marc Guillemot, Sébastien Josse puis Franck Cammas, et à deux reprises la Volvo Ocean Race (2012, 2018), tour du monde en équipage par étapes. Il est élu marin de l’année en 2018.
« Il a toujours l’envie de rendre une copie parfaite et un vrai sens du collectif. Il est exigeant avec les autres, mais autant avec lui-même donc cela ne choque pas, analyse Cyril Dardashti, directeur général de Gitana « C’est un mec méthodique et bosseur. Il y a chez lui une vraie passion pour la mer et l’envie d’être constamment à la hauteur ».
Malgré les succès en équipage, le solitaire lui manque. « Moi j’ai commencé la voile pour faire la Route du Rhum. Tout ce que j’ai fait, les courses, les victoires, c’était pour retrouver le large seul », dit Caudrelier.
L’occasion se présente enfin en 2019, quand le Finistérien rejoint l’écurie Gitana et se voit confier, avec Franck Cammas, la barre du Maxi Edmond de Rothschild, premier bateau conçu pour voler et considéré comme l’Ultim le plus abouti de la flotte.
« Si on tombe sur quelqu’un de plus performant à l’arrivée on pourra l’accepter, mais on a travaillé d’arrache-pied pour que cela ne soit pas le cas », avait-il dit avant la course. Pour Caudrelier, le travail a fini par payer.
fd/ll/fbx

Charles Caudrelier à Saint-Malo le 4 novembre 2022

Charles Caudrelier à Saint-Malo le 4 novembre 2022

Charles Caudrelier à Saint-Malo le 4 novembre 2022

Charles Caudrelier à Saint-Malo le 4 novembre 2022

SportsMax
Logo