« Roi » Pelé contre « Dieu » Maradona, duel au Panthéon

Qui est le meilleur joueur de l’histoire: Pelé ou Diego Maradona? C’est l’éternel débat qui agite la planète foot depuis une trentaine d’années entre deux monuments que tout oppose, sauf leur présence dans le Panthéon du sport.
. Triple couronne contre champion 1986
Maradona, ignoré pour le Mondial-1978 remporté par l’Argentine chez elle et transparent à l’édition suivante, fait irruption dans le Gotha à la Coupe du monde 1986: il la gagne « à lui tout seul », tant le capitaine de l’Argentine est charismatique et décisif, notamment lors du quart de finale contre l’Angleterre marqué par le « but du siècle » inscrit en solo et la fameuse « main de Dieu », les deux faces de la geste « maradonienne ». En 1990, il perd la finale et fond en larmes. En 1994, l’histoire vire à l’aigre: contrôlé positif à l’éphédrine, il est exclu de la Coupe du monde. 
Les deux joueurs ont rendu mythique le N°10 l’un après l’autre, puisque Pelé a achevé sa carrière (1956-1977) à l’aube de celle de Maradona (1976-1997).
« D10S » (jeu de mots incluant le 10 dans le mot « Dios », Dieu en espagnol) évoluait plus en retrait, dans l’axe ou côté gauche mais en fait très libre, en meneur de jeu très offensif. D’où des statistiques de but moins ronflantes que son aîné (345 en 692 matches), mais une influence aussi prégnante assortie d’innombrables passes  décisives.
Pelé a toujours présenté une image lisse et positive, et a évolué dans deux clubs seulement, Santos (1956-74) et le Cosmos New York (1975-77). Maradona (7 expériences de club), c’est le soufre, avec ses déclarations choc, ses gestes polémiques sur le terrain, de son carton rouge au Mondial-1982 à sa « main de Dieu » au Mondial-1986, et ses démêlés extra-sportifs, entre cocaïne et dopage.
Comme un symbole, les deux hommes se partagent le titre de « joueur du siècle » en 2000: Pelé le reçoit de la Fifa, Maradona d’un vote du public.
Le meilleur, c’est moi: les deux génies ne cessent de revendiquer le titre de joueur suprême, dans une rivalité qui oppose traditionnellement leurs pays, géants sud-américains. C’est surtout le volcanique Maradona qui titille son aîné, en estimant par exemple que sa place est « au musée » et en moquant sa soumission aux pouvoirs en place. Le placide Pelé répond que le palmarès fait foi (trois Coupes du monde à une) mais aussi que son cadet, par son usage de drogues, n’est « pas un exemple » pour la jeunesse. Comme de vieux sages, ils ont enterré la hache de guerre en 2016.
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