Redskins, Indians, Chiefs: l’imagerie amérindienne recule dans le sport américain

Washington dit adieu aux Redskins et Cleveland aux Indians: de plus en plus d’équipes renoncent à l’imagerie amérindienne, très prisée du sport américain, mais son empreinte demeure forte, notamment chez les Kansas City Chiefs, en piste pour le Super Bowl, la finale de la Ligue nationale de football américain (NFL), dimanche.
Les Redskins (peaux-rouges), il aura fallu 87 ans pour que l’équipe NFL de Washington abandonne ce nom, « raciste et méprisant », selon la nation Navajo.
Mi-décembre, l’équipe professionnelle de baseball de Cleveland répudiait ainsi le nom Indians, décidée à prendre, comme Washington, le temps de lui trouver un successeur.
Fin août, juste avant l’actuelle saison de NFL, les Chiefs ont officiellement interdit aux spectateurs la coiffe à plumes et tout maquillage évoquant les « Native Americans ».
– Racisme « moins visible » –
Comme les Blackhawks ou les Braves, les Chiefs, qui n’ont pas donné suite à une demande de l’AFP, n’envisagent pas de changer de nom.
Certains fans amérindiens des Chiefs, notamment sur les réseaux sociaux, estiment que le club n’a pas à renoncer à son nom.
« C’est moins visible, c’est tout », dit-elle.
Chercheuse à l’université du Michigan, Stephanie Fryberg a montré que les mascottes amérindiennes peuvent nuire à l’estime personnelle des adolescents issus de cette minorité et à leur vision de cette communauté.
« Les gens vont devenir de moins en moins tolérants sur le sujet », prévient Gaylene Crouser, qui voit l’opinion épouser de plus en plus la cause amérindienne. « Ce serait mieux d’être proactif et de dire (…) +on arrête tout+, plutôt que d’agir au coup par coup. »
Le cliché de l’Indien fier et guerrier, prêt à tout pour sa tribu, alimente le sport américain depuis plus d’un siècle, sans que les Amérindiens n’y aient été associés.
Dans le Colorado, le groupe scolaire La Veta vient de rebaptiser sa mascotte RedHawks, et a remisé les Redskins.
Cette fois, elle a profité du déménagement dans des locaux neufs pour remettre à l’ordre du jour la question de la mascotte, dont l’image allait se retrouver sur le terrain de football américain et dans le gymnase.
tu/nip/jr/lrb

SportsMax
Logo