Politiquement explosif, le Mondial de hockey retiré au Bélarus

Sous la pression d’opposants et de sponsors qui dénoncent la répression politique au Bélarus, la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) a retiré lundi à Minsk l’organisation du Mondial prévu au printemps prochain.
Le Conseil de l’IIHF « a déterminé qu’il était actuellement impossible de garantir le bien-être des équipes, des spectateurs et des officiels » lors d’une telle compétition, explique l’instance dans un communiqué.
« Démocratie 1 – Loukachenko 0 », a réagi sur Twitter le ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek, tandis que l’opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa voyait dans cette décision « une victoire ».
Alors que l’IIHF doit encore se pencher « sur le statut de co-organisateur de la Lettonie », le chef de la diplomatie lettone Edgars Rinkevics a salué un « juste signal que le sport ne doit pas servir les régimes autoritaires ».
« La Lettonie va honorer son engagement et se tient prête » à accueillir la totalité du tournoi, a poursuivi M. Rinkevics sur Twitter, une solution également envisagée par l’IIHF pour des raisons sanitaires.
« Les coûts additionnels sont un problème car en raison des mesures sanitaires liées au Covid, il n’y aura pas de supporters présents pour les matches, ce qui signifie pas de revenu de billetterie », a-t-il relevé.
Si la pandémie pèse sur la plupart des grandes compétitions à venir, l’instance est surtout embarrassée par le tollé suscité lundi dernier par l’accolade de son patron René Fasel avec Alexandre Loukachenko, lors d’une visite à Minsk.
Dans la foulée, le constructeur tchèque Skoda avait fait savoir samedi sur Twitter qu’il ne « parrainera(it) pas les championnats du monde 2021 si le Bélarus (était) confirmé comme pays co-organisateur ». La firme allemande Liqui Moly s’était désistée le lendemain et le groupe suisse Tissot se disait lundi « préoccupé par les droits de l’homme ».
– Sanction du CIO –
Après plusieurs avertissements, le Comité international olympique avait suspendu en décembre Alexandre Loukachenko de « toutes les manifestations et activités du CIO, y compris les Jeux olympiques », en raison de la « discrimination politique » frappant les athlètes du pays.
Les signataires, réclamant également la fin des violences policières et la libération de tous les prisonniers politiques, avaient promis qu’ils feraient preuve de solidarité si l’un d’entre eux devait faire face à des représailles, « allant jusqu’au refus éventuel de concourir pour l’équipe nationale ».
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