Paris-Roubaix: Laporte et Sénéchal frustrés à en crever

Christophe Laporte et Florian Sénéchal, qui rêvaient légitimement de podium dimanche au départ de Paris-Roubaix, ont vécu l’enfer, victimes de crevaisons bien avant le final d’une course sur laquelle ils voulaient peser, pour finalement terminer 10e et 63e.
Il n’y avait plus de Français pour accompagner les hommes de tête après la terrible Trouée d’Arenberg. Et pour cause: les deux meilleures chances tricolores, sur 13 Français seulement inscrits au départ, venaient d’être entraînées dans les limbes. Il faudra encore attendre pour trouver un successeur à Frédéric Guesdon, vainqueur en 1997. Il y a vingt-six ans.
La frustration de Christophe Laporte était la plus criante. Après avoir coupé la ligne à plus de quatre minutes du vainqueur, Mathieu van der Poel, le vice-champion du monde est resté prostré de longues minutes sur la pelouse artificielle au centre du vélodrome roubaisien. Inconsolable.
« On a tout bien fait avec Wout (Van Aert) mais on n’a pas eu de chance », pestait le Varois, dégoûté par la poisse qui n’a pas non plus épargné son leader et ami de la Jumbo-Visma, victime lui aussi d’une crevaison fatale dans le final.
Très en jambes quand la course s’est enflammée à l’approche d’Arenberg, le récent vainqueur de Gand-Wevelgem et d’A Travers la Flandre accompagnait les meilleurs dans la redoutable Trouée quand il a vu sa roue arrière se dégonfler subitement à la sortie de ce terrible secteur situé à cent kilomètres du but. Et le dépannage a semblé une éternité.
Un comble pour l’un des six coureurs (dans les équipes Jumbo et DSM) à utiliser un nouveau système d’ajustement de la pression des pneus censé précisément réduire les risques de crevaison tout en améliorant le confort sur les pavés.
– « Je n’étais pas venu pour ça » –
« Ça marche, sinon on ne l’utiliserait pas. C’est quelque chose d’intéressant et ce n’est pas très compliqué à utiliser », avait-il expliqué à la veille de l’épreuve.
Rageant ! D’autant plus que le coureur de 30 ans avait sans doute les meilleures jambes de sa carrière et que la tactique de la formation Jumbo était de créer le surnombre pour accompagner Van Aert le plus loin possible. « Dixième, premier Français. Je n’étais pas venu pour cela. J’avais les jambes pour faire beaucoup mieux », a-t-il résumé.
Le Nordiste Florian Sénéchal avait lui été le premier à faire connaissance avec la poisse en étant victime d’une crevaison à 148 kilomètres de la ligne.
« J’ai été obligé de rouler sur la jante avant durant de longues minutes avant d’être dépanné très tardivement », a expliqué le champion de France.
Revenu sur le peloton au prix d’un effort de plus de vingt kilomètres, le coureur de la Soudal-Quick Step, éreinté, n’a pu suivre les meilleurs quand le Belge Wout Van Aert plaça une première banderille dans le secteur d’Haveluy, à 102 km de Roubaix.
Sixième en 2019, neuvième deux ans plus tard, celui qui a remporté l’édition juniors en 2011 a rapidement vu s’envoler ses rêves de podium avant de crever une nouvelle fois à 65 kilomètres du vélodrome roubaisien.
La poisse qui le poursuit depuis le début de la saison n’a pas voulu lâcher le coureur d’une équipe Soudal-Quick Step bien pâle en ce début de saison. « Ces dernières semaines n’ont pas été faciles. J’ai eu des chutes comme à l’E3 Classic, des soucis mécaniques à (Gand-)Wevelgem, des erreurs comme à Kuurne. Dimanche, il faudra oublier tout cela », expliquait le rouleur de 29 ans jeudi à l’AFP.
La course ne lui a pas souri. Et le début de printemps du natif de Cambrais sera à ranger dans la boîte aux mauvais souvenirs.
« C’est décevant d’être écarté sur crevaison alors qu’en principe nous avons un +matos+ pour éviter ces problèmes. Il faudra encore et encore en reparler avec l’équipe car je crois que nous avons tous connu des problèmes aujourd’hui », a-t-il conclu.
bnl/hpa

SportsMax
Logo