Naples et Maradona, une histoire d’amour et de passion

Idole de la cité à parité avec son saint patron San Gennaro, Maradona à Naples, c’est le récit d’une rencontre accidentelle devenue l’histoire la plus passionnelle du football. Une union totale, toxique aussi, dont naîtra même un fils, Diego Junior, reconnu sur le tard.
« J’attends un peu de tranquillité et surtout du respect », lâche Diego Maradona en 1984 dans son avion vers la baie de Naples, ignorant manifestement tout de là où il s’apprête à atterrir.
« Je ne connaissais ni Naples ni l’Italie mais aucune autre équipe ne voulait de moi », y explique l’Argentin qui arrive à Naples après un passage raté à Barcelone, un « désastre », selon lui.
– Le Sud en étendard –
« Je m’y suis tout de suite senti comme un poisson dans l’eau. J’ai tout de suite aimé cette ville, car elle me faisait penser à mes origines », raconte le N.10 dans son autobiographie Ma Vérité (2016).
Et, plus que du bonheur, il entend lui donner de quoi relever la tête, regarder dans les yeux les géants du Piémont et de Lombardie.
Un complexe d’infériorité évaporé le 10 mai 1987: un match nul contre la Fiorentina (1-1) au San Paolo sacre Naples qui exulte dans une fête qu’on ne verra plus de mémoire de Napolitain.
En osmose avec « sa » ville jusque dans ses vices, la star planétaire fraie avec des clans camorristes et baigne dans la cocaïne –« à Naples, on en avait autant qu’on en voulait ».
Mais en proie à la tentation d’un départ à Marseille en 1989, Maradona étouffe d’une overdose de passion à Naples, qui peu à peu se détourne de son demi-dieu, déjà égratigné depuis 1986 aux yeux de nombre de Napolitains par la naissance d’un fils illégitime.
Accusé de diviser le pays pour avoir lancé avant la rencontre « Naples n’est pas l’Italie », il quitte la Campanie un an plus tard. Un contrôle positif à la cocaïne qui lui vaut une suspension de 15 mois met fin à son septennat napolitain.
La séparation digérée, restent à Naples les souvenirs grandioses. Ceux de l’âge d’or du Napoli qui n’avait pas accompli grand chose avant lui (deux Coupes d’Italie à son palmarès), ni beaucoup plus après –seulement deux Coupes supplémentaires.
Toujours louée par un cantique, « Ho visto Maradona », transmis entre générations et récité par tout le stade pour le retour du héros dans une Naples hystérique en 2005, quatorze ans après son exil, à l’occasion du jubilé de son ex-coéquipier Ciro Ferrara. 
clv/ng/dif 

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