Mort de Maradona: son infirmier de nuit avait ordre de « ne pas le réveiller »

L’infirmier de nuit de Diego Maradona, premier membre de son équipe médicale à comparaître lundi devant le Parquet argentin, a contesté avoir abandonné son patient à une lente agonie, assurant avoir « reçu l’ordre de ne pas le réveiller ».
« Ses supérieurs lui ont indiqué de ne pas déranger le patient. Mon client a eu la sagesse d’effectuer sa tâche (de surveillance) sans que le patient se sente envahi », a assuré l’avocat Franco Chiarelli à sa sortie de ce long interrogatoire.
Ricardo Almiron, 37 ans, a passé plus de sept heures dans le bureau du procureur de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires: il est soupçonné d’avoir menti en affirmant que l’idole du football dormait et respirait normalement quelques heures avant sa mort, alors que l’autopsie a révélé qu’il était à l’agonie. 
« Mon client a toujours traité Maradona comme un patient présentant une complexité psychiatrique, un problème lié à l’abstinence », a ajouté l’avocat devant la presse.
Six autres membres de l’équipe soignante de Diego Maradona, dont son médecin personnel et son psychiatre, doivent être à leur tour entendus par le parquet argentin dans le cadre d’une enquête pour « homicide involontaire avec circonstances aggravantes » ouverte par le Parquet de San Isidro. 
Les sept membres du personnel soignant sont accusés de ne pas avoir assuré « l’administration correcte des médicaments et des psychotropes » prescrits.
Le prochain sur la liste à être convoqué au Parquet, mercredi, est l’infirmière Dahiana Gisella Madrid. Vendredi ce sera au tour du coordinateur Mariano Ariel Perroni. 
Deux filles de l’ex-capitaine de l’équipe d’Argentine, Gianinna, 32 ans, et Jana, 25 ans, avaient peu après le décès publiquement pointé la responsabilité du praticien dans la détérioration de l’état de santé de leur père, déclenchant la procédure judiciaire.
Après l’interrogatoire, le procureur transmettra l’affaire à un juge d’instruction, assortie de sa recommandation de poursuivre ou de classer l’affaire.
« Cela ira probablement au procès, rien n’indique le contraire », a déclaré à l’AFP une source judiciaire proche du dossier.
Début mai, un rapport d’experts avait conclu que l’ancien joueur avait été « abandonné à son sort » par son équipe soignante, dont le traitement « inadéquat, déficient et imprudent » l’a conduit à une lente agonie.
Selon le document, « l’équipe médicale a pleinement et complètement envisagé la possibilité de l’issue fatale du patient, mais est restée absolument indifférente à cette question et n’a pas changé son comportement et son approche médicale ».
Le décès de Maradona, considéré comme un génie du football, a créé une onde de choc planétaire et bouleversé l’Argentine. Des dizaines de milliers de personnes ont participé à la veillée funèbre de sa dépouille autour du palais présidentiel, où elle avait été transportée.
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