Mondiaux de snooker: Luca Brecel, le Belge qui terrorise les Britanniques

Tremblement de terre dans le monde « So British » du snooker: le Belge Luca Brecel est devenu le premier joueur issu d’Europe continentale à s’inviter en finale des championnats du monde qu’il est en position de remporter, lundi, face à l’Anglais Mark Selby.
A mi-parcours au terme de deux des quatre sessions, Brecel mène 9 frames (parties) à 8. Le premier à atteindre les 18 frames sera couronné.
Pour devenir l’attraction de ces Mondiaux-2023, disputés au Crucible Theatre, le temple du snooker à Sheffield, le Belge de 28 ans, n’a pas fait dans la demi-mesure.
Celui qui était devenu à 17 ans, le plus jeune joueur à disputer le tournoi mondial –il en a disputé six au total, toujours éliminé au premier tour– a d’abord marqué les esprits en disposant en quart de finale du maître Ronnie O’Sullivan, champion du monde sortant et déjà couronné à sept reprises.
Personne ne donnait cher de la peau du N.10 mondial face au N.1 qui a mené 6-10. Mais le duel disputé au meilleur des 25 frames a tourné en faveur du Belge qui en a aligné sept d’affilée pour l’emporter 13-10 !
Légende vivante de la discipline, « The Rocket » a rendu un hommage vibrant à son adversaire, expliquant que le prodige belge était « probablement le joueur de snooker le plus talentueux (qu’il ait) jamais vu. Il joue comme le snooker devrait toujours être joué ».
— Alcool, Fifa et remontada historique —
Dans le milieu feutré du billard, Brecel dénote. Avec son crâne rasé, sa barbe en collier et ses multiples tatouages, il n’a plus rien du gendre idéal qu’il était à 16 ans, quand il est devenu pro en 2011.
Et il assume un côté provocateur, au point de choquer outre-Manche comme quand il a expliqué avoir été « complètement ivre » à la veille de son affrontement avec O’Sullivan.
« Avant ce Mondial, je me couchais à six ou sept heures du matin après avoir joué à Fifa avec mes amis en buvant des verres. Je m’entraînais très peu… Et avant mon quart de finale, je suis sorti en boîte de nuit jusqu’à sept heures du matin. Je l’avoue: c’était une drôle de préparation mais, finalement, elle a marché », a-t-il raconté.
C’est donc fatigué qu’il a abordé sa demi-finale vendredi face au modeste Chinois Si Jiahui (80e mondial), se retrouvant mené 14 à 5 avant d’effectuer la plus incroyable remontada de l’histoire du tournoi pour s’imposer 17 à 15.
« Je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai réalisé. J’en ai pleuré. J’ai eu un peu de chance, mais c’est incroyable », a-t-il admis à la télévision flamande Sporza.
« Je ne m’étais pas entraîné pour ce tournoi, car je souhaitais arriver frais mentalement, a poursuivi le Limbourgeois. Je n’avais pas la moindre attente. Pour être honnête, je m’attendais à perdre au premier tour (…) mais je suis devenu plus fort au fil des matches ».
A Maasmechelen, au Snooker Sports, le bar de ses débuts, le patron Georgios Poulios « doit se pincer pour réaliser ».
« Luca a commencé le snooker chez nous à Maasmechelen avec mon fils Stephanos. Il avait huit ans, mon fils dix », raconte à l’AFP Georgios Poulios.
« J’ai rapidement compris que Luca avait quelque chose à part. Six mois près avoir débuté, il jouait déjà aussi bien que les adultes de la salle », se souvient Stephanos.
Brecel est resté fidèle à ses racines limbourgeoise. Il se rend encore chaque semaine au Snooker Sports.
« Mais pour y jouer aux fléchettes. Car l’entraînement au snooker, c’est à son domicile, sur sa propre table », raconte Georgios adossé au comptoir de son bar, devant les photos de la nouvelle star locale.
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