Mystère bientôt levé autour de Marcell Jacobs: privé du moindre 100 m international depuis le début de la saison estivale par une blessure, le champion olympique surprise de la course reine aborde les Mondiaux à Eugene (Etats-Unis) sans certitude, mais son entourage se veut rassurant.
Après le double or olympique tombé du ciel à Tokyo l’été dernier, sur 100 m et avec le relais 4×100 m italien, Jacobs avait profité de l’hiver pour étendre sa domination à la salle avec l’or mondial du 60 m.
Mais une élongation à la cuisse survenue mi-mai a ensuite chamboulé la préparation estivale du tatoué italien.
Avant ça, le sprinter de 27 ans devait lancer sa saison au début du mois à Nairobi, mais des problèmes intestinaux l’en avaient empêché.
Au total, il n’a ainsi été en mesure de disputer que deux compétitions italiennes sur la ligne droite, à Savone le 18 mai (9.99 trop ventés), puis aux Championnats nationaux fin juin (10.12). Mais aucune d’envergure internationale.
Attendu à Stockholm il y a deux semaines, il avait renoncé à la dernière minute, la faute au réveil de douleurs à l’entraînement.
Si bien qu’aux bilans mondiaux, il est relégué très loin de son dauphin olympique, l’Américain Fred Kerley, flashé en 9 sec 76 fin juin aux sélections US et meilleur performeur mondial de la saison, et autres Trayvon Bromell (9.81) et Ferdinand Omanyala (9.85) qui a reçu son visa américain in extremis.
Les dernières nouvelles de Jacobs, données par l’intermédiaire de son entraîneur Paolo Camossi, se veulent toutefois très rassurantes.
– « Plus serein chaque jour » –
« Le problème physique est résolu, il ne ressent plus aucune douleur », affirme-t-il dans un entretien avec le quotidien italien Corriere della Sera publié mercredi. Selon les médecins, « Marcell est prêt », ajoute-t-il.
La Fédération italienne d’athlétisme a confirmé le même jour la participation du sprinteur aux Mondiaux d’Eugene.
« Un scénario selon lequel Marcell ne se présente pas » au départ des séries du 100 m vendredi soir (03h50 samedi heure française) sur la mythique piste de Hayward Field « n’existe pas », insiste le technicien italien.
Pour autant, dans quelle forme verra-t-on Jacobs?
« C’est vrai qu’il a moins couru en plein air qu’on ne l’aurait souhaité » et « le corps a bien sûr besoin de temps pour se réhabituer à la haute intensité », mais « depuis que nous sommes en Oregon, je vois Marcell plus serein chaque jour », assure Camossi, parti en stage avec son poulain à Beaverton, à proximité de Portland, à deux heures d’Eugene avant les premiers Mondiaux de l’histoire sur le sol américain.
« Tout le travail qui devait être fait a été fait. L’intensité est montée progressivement », le tout « dans un environnement d’une tranquillité absolue », apprécie l’entraîneur.
« S’il peut courir librement, Marcell peut faire de grandes choses », estime-t-il. « Et de toute façon, je rappelle aux Américains que la revanche n’aura pas lieu ici, mais aux Jeux olympiques de Paris dans deux ans. »
En attendant, Jacobs a lui lancé un décompte sur les réseaux sociaux depuis dix jours : J-10, J-3, puis J-1. Il arrive à son terme: place aux séries vendredi soir et aux demi-finales et à la finale le lendemain.
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