Mondial: sur les traces de la « machine à buts » Lewandowski à Varsovie

Avant de devenir l’un des meilleurs buteurs de la planète et la star incontestée de la sélection polonaise qui affronte l’Arabie saoudite samedi au Mondial-2022, Robert Lewandowski a gagné son surnom de « machine à buts » dans un petit club de Varsovie, puis au Legia, qui l’avait écarté pour son physique « trop fragile ».
Et même si la machine peut parfois s’enrayer, comme mardi avec son pénalty stoppé par Guillermo Ochoa contre le Mexique (0-0) pour son entrée en lice dans le tournoi, elle a toutefois laissé son empreinte sur tous les clubs où « Lewy » est passé, et où il a forgé son corps d’athlète et son sens du but.
Mais longtemps avant d’être « The Body », surnom que lui ont donné ses ex-coéquipiers du Bayern Munich, « Robert était menu, mince, le plus petit du groupe », racontait à l’AFP Krzysztof Sikorski, son premier entraîneur au Varsovia, juste avant son décès en 2018.
« Mais (il avait) le cœur le plus gros et le plus grand talent, (il était) le plus malin de tous », ajoutait l’entraîneur de ce petit club pour enfants et adolescents de Varsovie, disposant alors d’infrastructures plus que rudimentaires, avec terre battue et sable en guise de terrains. 
A 17 ans, Lewandowski, qui est déjà un buteur redoutable, rejoint un autre club de Varsovie, le Delta, avant d’intégrer la même année le plus célèbre club de la capitale, le Legia. 
Mais son rêve est vite brisé.
Jugé « trop faible, trop fragile » par les responsables du Legia, il en est écarté après une grave blessure et c’est au bord de la dépression qu’il débarque en 2006 au Znicz Pruszkow, un club de 3e division, en grande banlieue de Varsovie.
« Il était psychiquement abattu », se rappelle Sylwiusz Mucha-Orlinski, alors président du Znicz, en racontant à l’AFP ce jour où, accompagné de sa mère, le jeune attaquant est venu s’y inscrire.
– « Modeste et consciencieux » –
« Il faut remercier sa mère », sourit l’ancien haltérophile que tout le monde au Znicz appelle toujours « le Patron ».
A Pruszkow, Lewandowski retrouve sa confiance et son efficacité.
« Les premières cinq rencontres, il les a passées sur les bancs de touche, mais il a bien bossé et peu après, c’est souvent lui qui nous offrait les points de la victoire (…) On savait qu’avec lui, on pouvait battre même les plus forts », s’enthousiasme toujours Daniel Kokosinski, ancien défenseur et coéquipier de Lewandowski, aujourd’hui entraîneur au Znicz.
Sa première saison, « Lewy » la termine avec le titre de meilleur buteur de troisième division, avant de rééditer le même exploit l’année suivante, en division supérieure, et de frôler même, avec le Znicz, l’accession à l’élite polonaise.
Il a toujours été « posé, modeste et consciencieux (…), très concentré sur le foot », se souvient Daniel Kokosinski. « Quand on allait faire un peu la fête, il nous suivait rarement », reconnaît-il.
Sylwiusz Mucha-Orlinski a gardé l’image de Lewandowski « seul sur le terrain d’entraînement, en train d’affiner ses tirs, ses frappes ».
« Le succès n’est pas tombé du ciel », souligne-t-il, « il l’a bien mérité ».
– « Goleador » d’Allemagne à l’Espagne –
Au bout de deux saisons, « les trois quarts des équipes de la première division se battaient pour l’avoir », rappelle fièrement « le Patron ».
Sa carrière prend définitivement son envol en 2008 lorsqu’il rejoint le Lech Poznan, avant de filer en Allemagne en 2010, à Dortmund d’abord puis au Bayern Munich en 2014.
Lewandowski s’est fait un nom en Europe le 24 avril 2013 en réussissant un quadruplé contre le Real Madrid de Cristiano Ronaldo, impuissant, en demi-finale aller de Ligue des champions (4-1), sous le maillot de Dortmund.
Avec le Bayern, il a collectionné les titres (8 sacres en Championnat d’Allemagne et 1 Ligue des champions), les trophées de meilleur buteur de Bundesliga, et les Souliers d’or de meilleur buteur européen. Et depuis son transfert à Barcelone cet été, il continue d’enchaîner les buts en Liga, où il truste déjà la première place du classement du « Pichichi ».
Mais malgré ses 527 buts en clubs et 76 en sélection, celui qui est surnommé « LewanGOALski » connaît aussi des moments de faiblesse : son pénalty manqué mardi n’a pas aidé la Pologne à se dépêtrer de son 0-0 contre les Mexicains… 
Et « Lewy », privé de trophées en sélection, court toujours derrière un premier but en Coupe du monde.
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L'attaquant polonais Robert Lewandowski lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde 2022 contre Andorre, à Varsovie, le 28 mars 2021

L’attaquant polonais Robert Lewandowski lors d’un match de qualification pour la Coupe du monde 2022 contre Andorre, à Varsovie, le 28 mars 2021

L'attaquant polonais Robert Lewandowski (g) trompe le gardien andorran Iker lors du match de qualification pour la Coupe du monde 2022, à Varsovie, le 28 mars 2021

L’attaquant polonais Robert Lewandowski (g) trompe le gardien andorran Iker lors du match de qualification pour la Coupe du monde 2022, à Varsovie, le 28 mars 2021

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