Mondial: souffrance et confusion pour l’équipe B des Bleus, avant les huitièmes

Totalement remaniée et sans panache, l’équipe de France a terminé la première phase du Mondial en tête de son groupe, mais piteusement battue par la Tunisie (1-0), mercredi, une prestation confuse qui rappelle l’importance des stars pour rêver d’un doublé.
La première place, et c’est tout… En attendant de connaître le nom de leur adversaire en huitième de finale dimanche (16h00) – Pologne, Argentine, Arabie saoudite ou Mexique -, les Bleus ont assuré l’essentiel, mais leur partition n’a pas ressemblé à celle d’une équipe championne du monde, au stade Education City.
Jusqu’au bout, la soirée qatarie des Bleus aura été sans queue ni tête: Antoine Griezmann pensait avoir arraché l’égalisation à la 98e minute, l’arbitre avait sifflé la fin du match, mais l’assistance vidéo l’a rappelé à l’ordre in extremis, signalant un hors jeu. Et personne n’a pu le voir à la TV, car TF1 avait rendu l’antenne…
C’est donc bien sur une défaite que la France referme sa phase de groupes. Avec quelques doutes ? Le faible niveau de jeu affiché tranche en tout cas totalement avec celui de France-Australie (4-1) et France-Danemark (2-1).
Plus que jamais, les Bleus ont besoin de Kylian Mbappé, d’Olivier Giroud, de Griezmann, d’Adrien Rabiot, tous ménagés au coup d’envoi mercredi.
Plus que jamais, la France a besoin d’arrières latéraux de métier, et non d’Eduardo Camavinga et Axel Disasi, respectivement alignés à gauche et à droite dans des rôles inhabituels. 
Plus que jamais, les doublures devront se remettre en question pour espérer grignoter quelques minutes à l’équipe-type, clairement dessinée après le deuxième match. 
« Il ne faut pas tout jeter », s’est défendu Disasi après sa première sélection. « Malgré la défaite, j’ai pris des enseignements. C’est un nouveau tournoi qui commence, on n’a plus le droit à l’erreur ».
– « Voir la différence » –
« On ne peut pas atteindre tous les objectifs en même temps », a martelé Didier Deschamps sur TF1. « Evidemment, quand les changements sont si nombreux ce n’est pas évident, mais ça leur permet de voir la différence », a ajouté le sélectionneur, satisfait d’avoir concerné 23 de ses 24 joueurs après trois rencontres.
Avec neuf remplacements par rapport à France-Danemark, les titulaires du soir étaient loin d’être lancés dans les meilleurs dispositions, au milieu des sifflets et des huées de la marée rouge ayant envahi les tribunes.
Un fan arborant un drapeau aux couleurs de la Palestine a même réussi à s’introduire sur la pelouse en seconde période, effectuant un agile salto avant d’être maîtrisé par la sécurité, sous les chants pro-palestiniens d’une partie du public.
Les Tunisiens se souviendront longtemps de cet exploit, même si la victoire est insuffisante pour décrocher une qualification pour les huitièmes, obtenue par l’Australie dans ce groupe D.
Titularisé pour la première fois dans cette Coupe du monde, c’est Wahbi Khazri, né à Ajaccio, qui a fait chavirer le stade à la 58e minute. « On ne sort pas par la petite porte », a-t-il assuré, malgré « un petit goût amer ».
– Konaté seul dans le désert –
Deschamps se retrouve face à ses choix: celui de ne pas remplacer Karim Benzema, par exemple, l’a contraint à aligner Kingsley Coman dans un rôle de deuxième attaquant et non d’ailier, en raison de l’absence de Marcus Thuram, victime de maux de ventre. 
Seul Ibrahima Konaté, associé à Raphaël Varane en défense, a brillé. L’entrée en jeu de Mbappé, Rabiot puis Griezmann n’a pas permis aux Bleus d’inverser la tendance, malgré une mainmise sur la fin de match.
Heureusement que le sélectionneur avait pris soin de prévenir, mardi devant la presse, que « ce n’est pas le match de (mercredi) qui changera quoi que ce soit », sans quoi les Bleus auraient eu fort à faire pour convaincre leurs suiveurs qu’un nouveau sacre est possible.
Mais l’équipe de France est habituée aux troisièmes matches de groupe sans saveur: sous Deschamps, elle n’en a pas gagné un seul en cinq phases finales.
Elle n’a en revanche perdu qu’une fois en huitième de finale de grand tournoi, à l’Euro-2021. Une bonne raison d’espérer un tout autre visage dimanche ?
ama/bvo

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