Pas simple d’exister près du monument Robert Lewandowski, meilleur buteur de l’histoire de la Pologne, mais les Aigles blancs auront peut-être aussi besoin des buts d’Arkadiusz Milik pour décoller, dans leur premier match du Mondial face au Mexique mardi (19h00 locales).
Pour le sélectionneur polonais Czeslaw Michniewicz, nommé en janvier 2022 juste avant le barrage de qualification décisif contre la Suède (2-0), l’objectif premier est évidemment de mettre dans les meilleures conditions l’arme fatale Lewandowski.
L’attaquant du FC Barcelone, 34 ans, à la fois meilleur buteur et joueur le plus capé de la sélection (76 réalisations en 134 sélections), est toujours en quête d’un but en Coupe du monde. En 2018, il était resté muet et la Pologne avait échoué au 1er tour.
Sur le papier, l’équipe polonaise semble avoir les moyens d’attraper l’un des deux billets dans un Groupe C où elle affrontera ensuite l’Arabie saoudite et l’Argentine.
S’ils se qualifient, les Aigles blancs se hisseraient en huitièmes de finale pour la première fois depuis 1986, après trois éliminations au 1er tour lors de ses trois participations au Mondial depuis (2002, 2006 et 2018).
S’il offre peut-être moins de mobilité que le milieu offensif Sebastian Szymanski (Feyenoord), 23 ans et 18 sélections, « Arek » Milik (64 sélections, 16 buts) peut apporter sa pierre avec son expérience et un sens du but qui ne se dément pas.
– Il « connaît le foot » –
A la Juventus Turin, où il est arrivé cet été en prêt avec option d’achat de Marseille en doublure de Dusan Vlahovic, le Polonais de 28 ans a fait le « job » avec six buts marqués en dix-sept apparitions, toutes compétitions confondues. Dans un contexte plombé à la Juve par le parcours désastreux en C1, celui qui a pris numériquement la place d’Alvaro Morata a tiré son épingle du jeu.
« C’est un excellent joueur, qui connaît le foot, qui sait comment on contrôle un ballon, comment on se démarque… Cela veut dire que c’est un joueur intelligent », avait observé début octobre son entraîneur Massimiliano Allegri, pas mécontent de trouver un Milik rapidement opérationnel alors que Vlahovic n’avait plus le même impact offensif.
« J’ai joué quatre ans à Naples (2016-2020) et cela m’a aidé dans mes premiers pas ici. Je parle bien l’italien, et c’est un atout important, je n’ai aucun problème pour comprendre l’entraîneur », a expliqué Milik récemment au quotidien sportif français L’Equipe.
Séduit par la Juve, « un grand club », le Polonais avait quitté sans trop de regrets Marseille où il estime avoir été « bon » pendant la saison et demie passée en France (30 buts en 55 matches) tout en admettant qu’il aurait « pu faire mieux ».
– « Plus d’espaces » –
Milik estime notamment avoir trouvé chez les Bianconeri un schéma plus adapté à ses caractéristiques de puissance: « Je pense que c’est plus facile pour n’importe quel attaquant de jouer à deux (pointes, NDLR), tu as plus d’espaces, plus de situations. À Marseille, c’était différent. Avec Sampaoli, j’étais souvent seul dans la surface, marqué par deux défenseurs », a-t-il expliqué.
Un discours peut-être aussi de nature à peser sur les choix que fera le sélectionneur polonais avant de lancer le Mondial contre le Mexique, en tentant de le convaincre qu’il peut jouer aux côtés de l’incontournable Robert Lewandowski.
S’il était titulaire de l’équipe qui avait atteint les quarts de finale de l’Euro en 2016, « Arek » avait perdu sa place après le premier match au Mondial-2018, perdu contre le Sénégal. Et depuis l’Euro en 2021, qu’il avait manqué pour une blessure au genou, Milik a peu joué en sélection (cinq en seize matches) principalement en raison de pépins physiques.
L’occasion est belle de se refaire une place au soleil en sélection, au côté de Lewandowski, pour reconstituer un duo qui n’a plus été aligné au coup d’envoi depuis un an, en novembre 2021, contre Andorre (4-1).
alu/jed/lsx
