Menaces sur le sport féminin, plus vulnérable face à la crise

Le sport féminin français, qui évolue dans l’entre-deux du semi-professionnalisme, risque de pâtir encore plus de la crise sanitaire, après une percée ces dernières années sur les terrains et sur les écrans.  
« Le sport féminin était déjà vulnérable avant, alors avec la crise sanitaire il l’est encore plus », explique à l’AFP Béatrice Barbusse, secrétaire générale de la Fédération française de handball. La présidente de la Ligue féminine de hand, Nodjialem Myaro, était d’ailleurs présente la semaine dernière lors du grand raout entre Emmanuel Macron et le monde du sport. 
Pour l’instant, difficile d’estimer dans quelle proportion trinque le sport féminin, mais ses meilleurs défenseurs s’inquiètent.
C’est justement pour « évaluer plus précisément les pertes des sports co(llectifs) féminins » qu’un groupe de travail spécifique se met en place cette semaine au sein du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), explique à l’AFP Brigitte Henriques, vice-présidente de la Fédération française de football (FFF). 
Car le sport féminin navigue entre deux eaux, en matière de statut.
Au rugby, un peu moins d’une trentaine de joueuses sont sous contrat, à mi-temps, avec la fédération. 
« Ce sont les sections masculines qui financent, à partir du moment où il y a des pertes économiques chez les garçons, cela a un retentissement sur les sections féminines », ajoute Brigitte Henriques, qui met de côté sa paroisse, le foot, le moins mal loti de tous.
– Manque de médiatisation –
Craignant pour les finances de son club de basket féminin, le président de Montpellier (BLMA), Franck Manna, a pris la « sage décision » avant l’été de ne pas participer à l’Euroligue. 
La championne de boxe Sarah Ourahmoune redoute aussi que le sport féminin ne soit qu’une « variable d’ajustement ». Elle regrette actuellement « le très peu de médiatisation », le manque « de portraits » ou « de reportages », qui « donnent aux petites filles l’envie, derrière, de s’inscrire dans un club ». 
« Pour que le sport au féminin soit réfléchi, il faut qu’il y ait des femmes autour de la table », plaide Sarah Ourahmoune, alors qu’il y a très peu de dirigeantes, notamment dans les fédérations. « On n’en est qu’au début du taf! », renchérit Béatrice Barbusse.

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