Lyon comptait sur le mercato pour réajuster un effectif mal bâti, mais l’OL, qui se déplace à Angers samedi (17h00), s’est peut-être finalement affaibli, contraignant son entraîneur Laurent Blanc à s’appuyer sur les jeunes pour croire encore à l’Europe.
Six départs pour trois arrivées, voici le bilan du mercato hivernal de l’OL. « Deux et demie » au rayon des arrivées, a nuancé Blanc devant la presse, mercredi.
« Nous n’avons pas fait tout ce que nous voulions sur ce mercato. Il faut l’accepter aussi. On s’adapte, c’est notre métier », a ajouté l’ancien sélectionneur de l’équipe de France.
Il y a d’abord une satisfaction: le retour de Dejan Lovren, qui avait déjà porté le maillot de l’OL entre 2010 et 2013. Le défenseur central croate, qui vient d’annoncer sa retraite internationale à 33 ans, est rapidement devenu le patron non seulement de la défense, mais aussi de l’équipe, très jeune.
En revanche, les arrivées du Suédois Amin Sarr (11 millions d’euros) et surtout du Brésilien Jeffinho (10 millions d’euros) interpellent. Ils évoluaient jusque là dans des équipes moyennes des championnats néerlandais et brésilien, respectivement Heerenven et Botafogo, clubs de la galaxie Eagle Football du nouveau propriétaire de l’OL John Textor.
– « Niveau physique pas acceptable » –
Et ils ne semblent pas en mesure de remplacer rapidement Karl Toko Ekambi et Tetê, partis respectivement à Rennes et Leicester, alors que Lyon, 9e avec 35 points, n’a plus de temps à perdre pour se rapprocher des places qualificatives pour l’Europe.
« Jeffinho est apte à jouer mais pas pour livrer un match en entier. Il nous est arrivé blessé, certainement pas à un niveau physique acceptable », a reconnu Blanc.
« Nous l’avons fait travailler après sa blessure. C’est un Brésilien avec tout ce qu’il peut amener en terme de toucher de balle. Il n’est pas gêné avec le ballon et il va encore plus vite avec que sans. Il peut nous aider prochainement sur des bouts de matches et on espère, peu à peu, l’amener au niveau pour qu’il puisse débuter », a plaidé l’ancien entraîneur du PSG.
Résultat, le milieu offensif de 23 ans n’a pas encore été aligné en L1. Sarr, 21 ans, a lui été utilisé à quatre reprises, avec une titularisation, sans trouver le chemin des filets.
« Sarr a des qualités mais est encore à développer (…) Il est très agréable, ne rechigne pas face au travail. Il est assez généreux mais découvre le championnat. Il espère que son adaptation sera la plus courte possible mais il me dit que le rythme n’a rien à voir (avec les Pays-Bas). Lui aussi, il jouera dans un premier temps des bouts de matches en espérant marquer vite pour accélérer son adaptation », a souligné l’entraîneur lyonnais.
– Des jeunes pas prêts –
Ce déficit en quantité comme en qualité contraint Blanc à s’appuyer, entre autres, sur les forces vives du club.
A Auxerre, des jeunes comme le milieu offensif Mohamed El Arrouch (18 ans) ou l’attaquant Sekou Lega (20 ans) étaient sur le banc, limitant les possibilités d’un coaching efficace.
Et ce sera encore le cas à Angers avec les absences d’Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso, Houssem Aouar, Malo Gusto et Jérôme Boateng.
De plus, Blanc préfère demeurer prudent sur des joueurs totalement novices en Ligue 1. Les lancer trop vite dans une équipe en difficulté peut les desservir.
« Je savais que la tâche serait compliquée sinon on ne m’aurait pas appelé », a rappelé l’entraîneur qui avance sur un fil pour faire progresser un groupe qu’il estime pourtant ne pas être largué « sur les places européennes de 6e ou 7e ».
« Pour les quatre premières… c’est autre chose », a-t-il admis.
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