Les All Blacks sur « une pente glissante » en cas d’arrivée d’un fonds privé (président des joueurs à l’AFP)

« Le plus grand changement depuis la professionnalisation »: L’ex-gloire des All Blacks et actuel patron de l’association des joueurs néo-zélandais David Kirk a averti que l’éventuelle vente d’une participation de la mythique équipe à un fonds d’investissement américain engagerait le rugby national sur une « pente glissante ».
Capitaine de la sélection néo-zélandaise lors de son premier sacre mondial en 1987, Kirk est en tant que président de l’Association des joueurs de rugby de Nouvelle-Zélande (NZRPA) l’un des premiers détracteurs du projet de la Fédération néo-zélandaise (NZR) de vendre une part de sa marque All Blacks.
« Je crois que c’est probablement le plus grand changement pour le rugby néo-zélandais depuis la profesionnalisation », a déclaré Kirk dans un entretien à l’AFP, en référence à ce tournant majeur du milieu des années 1990.
– « Comme une marchandise » –
Aujourd’hui, il se confronte directement à la fédération, convaincu que le projet de Silver Lake sera préjudiciable aux All Blacks, référence mondiale absolue.
« Les gens ont le sentiment que quelque chose qui leur est précieux a été sali et traité comme une marchandise. Clairement, cela altère pour eux un lien très émotionnel. »
Le président de la NZR Brent Impey a qualifié de « révolutionnaire » le projet de vente, qui est selon la fédération une opportunité unique de renflouer les caisses en assurant l’avenir, mais aussi de dégager des fonds pour le développement de secteurs qui en manquent, comme le rugby féminin.
Kirk accuse la NZR d’avoir mis « la charrue avant les boeufs » en décidant, sans envisager d’alternative, que le projet de Silver Lake était la solution à tous les maux.
– « Pas de projet » –
L’ancien capitaine imagine déjà le scénario du pire où Silver Lake n’atteindrait pas ses objectifs et où la NZR devrait vendre une participation encore plus grande.
L’association, qui rassemble les joueurs de l’élite du rugby néo-zélandais, propose de vendre 5% des droits des All Blacks dans le cadre d’une augmentation de capital qui attirerait à la fois les institutions financières néo-zélandaises et des petits porteurs « amis ».
Une riposte jugée « bizarre » par Kirk qui assure que les joueurs veulent dialoguer de bonne foi.
Et de rappeler que le rugby a aussi connu des déboires avec les investisseurs privés.
« Ils se sont engagés sur cette pente glissante où nous ne souhaitons pas que la Nouvelle-Zélande aille. »

SportsMax
Logo