Le sport français forcé de regarder les violences sexuelles en face

La succession de révélations de violences sexuelles subies par des enfants et des adolescents en marge de leur entraînement de patinage ou de judo, ont jeté en 2020 une lumière crue sur le silence d’instances sportives désormais forcées de les regarder en face. 
Bien sûr, il y avait déjà eu quelques cas, et même des procès, comme celui de l’entraîneur de tennis Régis de Camaret, condamné en appel à dix ans de prison pour avoir violé deux joueuses, près d’une vingtaine d’autres cas étant prescrits, dont celui d’Isabelle Demongeot.
Plus récemment, Andrew Geddes, ancien entraîneur de tennis en banlieue parisienne, a été condamné à 18 ans de prison pour des viols sur quatre anciennes élèves. 
Alors que la parole des victimes se libère, et semble être mieux entendue, dans le sillage du mouvement #Metoo, le patinage et le judo ont été sérieusement secoués en 2020.
Lui évoque « des relations intimes » et « inappropriées ». 
Le livre de Sarah Abitbol, qui n’a pas porté plainte pour cause de prescription, arrive peu après une grande enquête du collectif Disclose, mettant au jour des « dysfonctionnements majeurs » à tous les échelons, ayant fait au moins 276 victimes, en majorité des enfants de moins de 15 ans, et dans 28 disciplines différentes.
L’affaire s’est doublée d’un bras de fer entre la ministre des Sports Roxana Maracineanu et Didier Gailhaguet, puissant patron de la Fédération française des sports de glace (FFSG), accroché à son siège, qui finira par démissionner. 
Souvent, les instances sportives n’ont rien dit, n’ont pas voulu entendre, ont privilégié un entraîneur maltraitant, voire criminel, mais parfois aussi n’ont rien su.
– Contrôle d’honorabilité –
« Des petites Abitbol, il y en a dans toutes les fédérations actuellement », explique Véronique Lebar, présidente du comité Ethique et Sport, qui aide des victimes.
Plus d’une vingtaine de cas sont recensés. Le ministère a diligenté une inspection et le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire visant un ex-membre du comité de direction fédérale, pour des agressions sexuelles sur trois victimes.
Dans la moto, un rapport d’inspection sur le responsable d’un club près de Nantes, laissé en place malgré une condamnation pour des agressions sexuelles et des viols sur mineures, vient aussi d’être transmis à la justice. 
dec/jr/lrb 

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