Le sport amateur en apnée face au mur du reconfinement

Le sport amateur, frappé par une baisse drastique d’adhésions à la rentrée, est de nouveau mis à l’arrêt par une deuxième vague pandémique qui pourrait être fatale pour des clubs, voire des fédérations, si bien que certains réclament une aide d’urgence.
La situation était tendue. Elle risque d’être ingérable dans les semaines à venir.
Le monde sportif amateur, qui compte près de 17 millions de licenciés, avait déjà enregistré près d’un quart d’adhésions en moins à la rentrée, une perte chiffrable « autour du milliard d’euros », assure Denis Masseglia. Un trou qu’aucune ligne budgétaire n’est censée combler jusqu’à maintenant. 
« La question de la pérennité de certains clubs, voire de certains fédérations est clairement posée. C’est une réelle inquiétude », affirme Emmanuelle Bonnet Oulaldj, co-présidente de la FSGT (fédération omnisports).
Deux jours avant l’annonce du nouveau confinement par Emmanuel Macron, qui n’a pas prononcé le mot « sport » lors de son allocution, le monde sportif avait pourtant tiré la sonnette d’alarme dans une lettre ouverte adressée au président de la République. Rien n’y a fait.
Seules les activités sportives prévues dans le cadre scolaire sont maintenues pendant le confinement comme l’a expliqué jeudi le premier ministre Jean Castex. Mais les clubs sportifs n’ont pas obtenu le droit d’accueillir au moins des mineurs.
« On est dans une réelle difficulté nationale, on doit prendre conscience que c’est tout le pays qui est en train de s’écrouler », souligne Denis Masseglia, alors que le CNOSF a lancé une enquête auprès de près de 90 fédérations pour avoir un état des lieux précis de leur situation.
– « L’urgence c’est maintenant » –
« Il faut que nos bénévoles aient des choses à faire sinon ils vont partir, et on ne pourra pas les récupérer », prévient Jean-Luc Rougé.
« Ce qu’on attend c’est que l’Etat apporte sa contribution et aujourd’hui malheureusement, elle a du mal à se mettre en place. Pour l’instant ce sont les collectivités qui soutiennent les clubs amateurs », assure le sénateur (LR) Michel Savin.
« La question du financement de ce Pass’sport a été posée au Sénat mardi à la ministre (Roxana Maracineanu, ndlr), nous n’avons pas eu de réponse concrète sur quelle partie serait prise en charge par l’Etat », regrette Michel Savin.
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