La pelote basque à l’heure du renouveau pour son Mondial en France

Dix-huit disciplines, 36 pays, 630 athlètes: les championnats du monde de pelote basque reviennent au pays du 23 au 29 octobre autour de Biarritz avec une nouvelle discipline et d’autres innovations pour nourrir ses rêves d’olympisme.
Quatre ans après un Mondial à Barcelone où la sélection française avait décroché 15 médailles, dont cinq en or, la compétition organisée dans quatre communes du Pays basque français doit convaincre que « la pelote a évolué », souligne le président de la Fédération internationale, Xavier Cazaubon.
Ces jeux de balle qui tirent leur origine du jeu de paume se jouent en intérieur ou en extérieur, à main nue ou en utilisant divers instruments.
Parmi les plus connus, le grand chistera, sorte de gant en osier de forme courbe et allongée qui permet de lancer la pelote à plus de 300 km/h, ou la paleta gomme pleine (communément appelée « pala »), semblable à une raquette en bois.
Pour afficher un visage plus moderne et séduire le Comité international olympique, qui lui a préféré le breakdance comme sport additionnel pour les Jeux de Paris en 2024, la pelote mise sur le frontball, spécialité « la moins connue en France mais la plus répandue dans le monde », explique Lilou Echeverria, président de la Fédération française. 
Elle figure pour la première fois au programme de cette 19e édition des championnats du monde, la cinquième organisée en France.
Dans cette discipline, jouée à un contre un, contre un mur et à la main, 28 délégations s’affronteront, venues notamment de la Jamaïque, du Cambodge, de Bosnie, du Togo ou du Canada. Une « implantation nécessaire » dans des pays où la pelote n’a jamais été pratiquée, pour « éviter sa disparition », estime Xavier Cazaubon.
– Féminisation –
Le renouvellement passe aussi par le handisport, qui fait son apparition en 2022 comme sport de démonstration avec six athlètes, et la féminisation, conditions sine qua non pour prétendre au statut olympique, que la pelote a touché du doigt comme sport de démonstration à trois reprises (en 1924 à Paris, 1968 à Mexico et 1992 à Barcelone). 
En France, 20% des licenciés sont des femmes. Un nombre encore insuffisant mais « qui part de loin », observe Lilou Echeverria. Historiquement très masculine, la pelote ouvre peu à peu ses différentes disciplines aux joueuses.
C’est aussi une première pour ce Mondial : des joueuses de cesta punta – spécialité qui se joue avec le grand chistera en intérieur, dans un « jaï-alaï », fronton long doté d’un « mur à gauche » où la pelote peut rebondir – seront en lice, avec des équipes mexicaine, française et espagnole.
Autre nouveauté, sur le plan technique, des instruments en matières composites, comme des palas en fibre carbone, seront autorisés.
Outre ses 15.000 licenciés en France et autant en Espagne, la pelote est aussi très populaire dans de nombreux pays d’Amérique du Sud.
« Dans les Amériques, le nombre de joueurs tourne aux environs de deux millions », estime le président de la Fédération internationale. Cette répartition géographique, explique Xavier Cazaubon, « est le fruit de la diaspora de la communauté basque, qui s’est exportée avec son sport ». La pelote est ainsi au menu des Jeux panaméricains, centro-américains et sud-américains.
La Fédération française espère que ce Mondial à domicile sera « une locomotive » pour « attirer les plus jeunes et un nouveau public ». Le renouveau passera aussi par une médiatisation accrue. « Et pour cela, il nous faut de l’histoire, de la dramaturgie et des stars », énumère Xavier Cazaubon.
Avec ses 82 athlètes, dont la très grande majorité n’est pas professionnelle, la France sera la délégation la plus conséquente, suivie de près par l’Espagne et le Mexique.
cas/ppy/gf/hpa

Maite Ruiz le 13 juillet 2019 lors des championnats de la San Fermin à Pampelune, dans le nord de l'Espagne.

Maite Ruiz le 13 juillet 2019 lors des championnats de la San Fermin à Pampelune, dans le nord de l’Espagne.

Le Français Antton Monce (au premier plan) associé à son compatriote Bixente Cubiat (à gauche) face aux Mexicains Orlando Diaz (à droite) et Martin Cabello le 26 octobre 2019 en finale des championnats du monde de pelote basque par équipes à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

Le Français Antton Monce (au premier plan) associé à son compatriote Bixente Cubiat (à gauche) face aux Mexicains Orlando Diaz (à droite) et Martin Cabello le 26 octobre 2019 en finale des championnats du monde de pelote basque par équipes à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

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