La frilosité du mercato hivernal, signe d’un football en crise

Après un mercato estival déjà timide, la rareté des transferts cet hiver témoigne de la crise économique qui mine le football, au risque de fragiliser les petits clubs et de creuser les écarts sportifs.
A trois jours de l’échéance, lundi soir, aucun mouvement ne supporte la comparaison avec l’arrivée l’an dernier du talentueux milieu offensif Bruno Fernandes à Manchester United, acheté pour 55 millions d’euros au Sporting Portugal.
« Ce n’est pas normal le nombre (bas) de mouvements », a constaté le directeur sportif de Marseille Pablo Longoria.
La Fifa a mesuré en 2020 la première érosion des transferts internationaux depuis dix ans (-5,4% sur un an), liée au choc de la pandémie de Covid-19 sur un secteur aux finances déjà fragiles.
– Besoin de cash –
Pour le football européen, « le scénario de base porte sur 6,5 à 8,5 milliards d’euros » de manque à gagner sur les deux saisons cumulées, affirmait mercredi Andrea Agnelli, le patron de la Juventus Turin et du syndicat européen des clubs (ECA), sans préciser la source de ses données.
Or « les instituts de crédit ne sont pas très enclins à financer le football », observe Raffaele Poli, et la nécessité de recourir à des fonds privés rend « le coût de la dette énorme pour certains clubs ».
– Superligue et clubs-viviers –
Les salaires des joueurs, qui absorbaient autour de 60% des revenus des clubs avant la pandémie, devraient monter cette saison à 76% dans les championnats hors du Top 5 (Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, France), prédisait en juillet dernier une étude de l’ECA.
D’où le retour depuis octobre des rumeurs autour d’une possible « Superligue » fermée regroupant 15 à 20 grands clubs européens, avides de revenus supérieurs à ceux que leur procure déjà la Ligue des champions.
City Football Group, qui chapeaute Manchester City avec des fonds émiratis et chinois, a ainsi ajouté l’an dernier deux clubs à sa constellation – Lommel SK en Belgique puis Troyes en France – pour en contrôler dix sur quatre continents.

SportsMax
Logo