« C’est la première fois qu’on n’a rien à perdre »: l’entraîneur monégasque Philippe Clement minimise la pression sur son équipe, actuelle 2e de L1 qui termine sa saison à Lens samedi (21h00) avec l’objectif d’une dixième victoire d’affilée et d’une qualification pour la Ligue des champions.
Monaco vient d’enchaîner une spectaculaire série de neuf victoires en championnat. Une dixième à Lens samedi assurerait le club de la deuxième place, synonyme d’accès direct à la phase de poules de l’épreuve-reine européenne.
Ce serait exceptionnel car au soir de sa dernière défaite, à Strasbourg (1-0), le 13 mars, Monaco était 8e à neuf longueurs de Marseille, alors dauphin de Paris.
Au club, tout le monde est donc mobilisé pour franchir cette dernière marche. Comme avant Brest (4-2) la semaine dernière, le président Dmitri Rybolovlev est venu au centre d’entraînement de La Turbie « soutenir toute l’équipe avant un grand match », apprécie Clement.
– Semaine aménagée et contre-pied –
« Il n’y a rien de très spécial, relativise toutefois le technicien belge. Il était déjà venu. Il est très content de ce qui se passe au club et du travail de tout le monde. »
Sûr de la qualité de son équipe et de son aptitude à développer un jeu permettant de marquer, Clement n’a qu’une seule crainte: voir ses hommes s’affaisser sous le poids de la pression.
Aussi, il a fait évoluer la dernière semaine de travail de la saison. D’abord, il a exceptionnellement donné à son groupe deux jours de repos, lundi et mardi. Puis une séance ouverte au public, où près de 300 enfants ont fêté les joueurs, a été organisée au Stade Louis-II mercredi.
La préparation de Lens n’a donc véritablement débuté que jeudi, avec la présence de Rybolovlev. Sans minimiser l’enjeu du match, Clement a cherché à en dégager la pression négative qui pourrait s’y greffer.
Il prend ainsi le contre-pied de la thèse selon laquelle Monaco est en position de tout perdre. « C’est, au contraire, la première fois qu’on n’a rien à perdre, répond-il. On est déjà qualifié en Ligue Europa. Ce qui est très important et une très bonne chose. Ce n’était pas si facile d’y parvenir après notre parcours de rattrapage. Maintenant, on a des choses à gagner. C’est la différence. »
Triple champion de Belgique, une fois avec Genk et deux avec Bruges lors des trois dernières saisons, Clement sait comment appréhender ces moments clés. « Ce match sera décisif sur des détails, prévient-il. Il faut sans cesse faire en sorte d’améliorer tout ce qu’on peut contrôler. C’est ce qu’on fera. »
– « Être libre, sans pression » –
Le staff n’a donc pas changé l’approche de la rencontre. « La préparation est toujours identique, insiste Clement. Mon discours ne change pas. Jouer Troyes ou Paris, dans ma tête, c’est la même chose. »
Il lui sera aussi inutile de prévenir les joueurs d’un excès de confiance. « Je ne pense pas qu’il y ait de danger, dit-il. Ils savent le niveau de cette équipe de Lens. Ses joueurs ont dit qu’ils voulaient nous battre. Je n’ai pas peur qu’ils ne comprennent pas l’importance de ce match. »
Si les Monégasques doivent « être concentrés », Clement cependant ne veut pas d’excès. « Il faut aussi être libre, sans pression et prouver nos qualités », assène-t-il, avant de prévenir: « Il faut jouer ce match pour le gagner. Si on pense trop aux autres, ce sera beaucoup plus dangereux. D’autant qu’on joue contre une équipe qui est, avec nous, la meilleure de France actuellement (Lens reste sur 5 victoires et 2 nuls, NDLR). »
Aussi, Clement fera en sorte de ne connaître les résultats de Marseille et de Rennes que tardivement. « Cela peut être important dans les cinq dernières minutes en fonction de quelques scénarios, conclut-il. Mais il est très possible que les connaître ne change rien. »
Surtout si Monaco empoche son dix de der.
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