L1: la baisse des salaires, prérequis d’un foot français en crise

Miné financièrement par la crise sanitaire et le fiasco de ses droits TV, le football professionnel français envisage de mettre ses stars à contribution en abaissant les salaires des joueurs. Des coupes difficiles à négocier mais nécessaires, selon les clubs, pour survivre.
Alors que la Ligue 1 et la Ligue 2 ont atteint ce week-end la mi-championnat, le dossier est évoqué du bout des lèvres dans les deux divisions, au sein desquelles la masse salariale est le principal poste de dépense, pesant pour plus de la moitié des coûts. 
Jean-Marc Mickeler, patron de la DNCG, le gendarme financier du foot, a ouvert le débat fin décembre en estimant à 800 millions d’euros les pertes des clubs de L1 à la fin de cette saison. « Sans réduction drastique de la masse salariale, il n’y a pas de pérennité du modèle », a-t-il lancé au quotidien L’Equipe. 
Une délégation de présidents de clubs, composée de Jean-Pierre Caillot (Reims), Jean-Michel Aulas (Lyon), Marc Keller (Strasbourg), Loïc Féry (Lorient) et Christian Leca (AC Ajaccio, L2), va lancer les négociations mardi avec l’UNFP.
Au printemps, une discussion similaire avait abouti à un accord-cadre pour reporter une partie des salaires des joueurs lors de l’arrêt anticipé de la saison. Huit mois plus tard, il s’agit de franchir un palier, en négociant de réelles diminutions de salaires. 
Selon M. Mickeler fin décembre, « une réduction de la masse salariale de 30% permettrait de revenir à une forme d’équilibre économique ». Un effort immense mais aux retombées drastiques: au total, les salaires des joueurs professionnels de L1 atteignaient 780 millions d’euros par an en 2018-2019 selon la DNCG.
Or le soutien de l’Etat est primordial: plusieurs sources proches du dossier ont récemment confirmé que Canal+, potentiel repreneur des droits TV, était dans l’attente d’un geste gouvernemental sur la réforme de l’audiovisuel avant de soumettre une offre ferme pour le foot.
Reste à faire accepter aux joueurs de telles coupes… L’UNFP a ouvert la porte à des discussions: « on va faciliter les choses pour que ces clubs survivent. On est prêts à aider », a assuré son co-président Sylvain Kastendeuch à l’AFP fin décembre, rappelant que tout accord ne sera « qu’indicatif et incitatif », chaque contrat devant être modifié individuellement. 
« Il y aura toujours des récalcitrants, mais ils seront aussi nombreux à prendre rapidement position pour sauver des emplois », projette M. Caillot.
« S’il faut passer par là pour que le foot français reparte de l’avant, pour ma part, il faudra le faire », a dit à l’AFP le défenseur brestois Brendan Chardonnet. Le capitaine bordelais Laurent Koscielny a néanmoins souligné qu’il faudrait « certainement changer de philosophie de gestion des clubs ».
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