L1: entre Nantes et Rennes, le derby des recalés de Ligue Europa

Trois jours après leurs déceptions respectives sur la scène européenne, Nantes et Rennes se retrouvent dimanche (15H00) pour un derby aux allures de bonus alléchant pour les Canaris et de relance obligatoire pour les Rouge et Noir.
Mais l’élimination en barrage de Ligue Europa n’a pas la même résonance pour les deux formations: si les hommes d’Antoine Kombouaré ont achevé la tête haute un parcours inespéré, ceux de Bruno Genesio savent qu’ils auraient dû faire mieux.
Malgré le match nul 1-1 arraché par Nantes à Turin, « il n’y a pas de frustration parce qu’on n’a pas existé ! », a reconnu l’entraîneur Kombouaré après la défaite 3-0 jeudi soir en match retour contre la Juventus.
Même le carton rouge sévère infligé à Nicolas Pallois après un gros quart d’heure de jeu a été vite digéré: il a certes privé le stade d’un vrai match, mais l’issue ne faisait pas de doute.
Passé à un cheveu de la relégation en mai 2021, qualifié en Ligue Europa après sa victoire inattendue en Coupe de France l’an dernier, aux portes de la zone rouge en L1 tout l’automne, Nantes n’attendait rien d’autre que quelques frissons de sa campagne européenne. Mission largement accomplie. 
– Gratter des points –
Maintenant, Kombouaré veut voir Nantes « rebondir » en grattant des points pour le maintien en L1 lors du derby, avant le quart de finale de Coupe de France mercredi contre Lens, seul espoir de goûter à nouveau à l’Europe dans un avenir proche.
Et pour les supporters qui ont mis le feu à la Beaujoire jusqu’à la dernière minute jeudi, une victoire sur le rival rennais serait un joli lot de consolation.
Certes, les Canaris ont perdu 3-0 au Roazhon Park en octobre, mais en mai, ils avaient fait chuter Rennes du podium en s’imposant 2-1 juste après leur victoire au Stade de France.
Cette fois-ci, les Rennais n’ont pas attendu Nantes pour descendre tout seuls du podium, et même laisser Lille leur chiper provisoirement vendredi soir la 5e place, dernier accessit européen.
Surtout, ils sortent groggy de leur élimination aux tirs au but jeudi face à un Shakhtar Donetsk fortement amoindri. Certes, le but du 2-1 offert à la 119e minute peut rester en travers de la gorge, tout comme les trois tirs ratés ensuite.
Mais la prestation de jeudi soir aurait probablement été suffisante si les Rouge et Noir avaient montré plus d’allant et moins de naïveté au match aller la semaine dernière à Varsovie (défaite 2-1).
– « Soit on gagne, soit on gagne » –
Et surtout, Rennes avait largement les moyens de finir devant Fenerbahçe en phase de groupes et de s’éviter ainsi ce barrage: ils ont mené 2-0 au Roazhon Park et même 3-0 à Istanbul avant de laisser à chaque fois les Turcs égaliser dans les toutes dernières minutes.
Difficile de continuer à pointer le manque d’expérience à ce niveau: Rennes disputait sa 5e campagne européenne d’affilée et c’est encore la première de la série qui reste la plus réussie, avec un 8e de finale de Ligue Europa en 2019.
Reste qu’après une mauvaise série depuis la reprise fin décembre (cinq défaites en neuf matches de L1), les Rennais vont devoir cravacher s’ils veulent s’offrir une 6e chance l’an prochain.
« Le foot est parfois cruel, il faut savoir l’accepter et rebondir très vite même si on est déçus et frustrés », a insisté Genesio jeudi soir. « Si on peut faire le même genre de prestation avec un peu plus d’efficacité, on peut espérer de belles choses sur la fin de saison ».
Et cela doit commencer dès dimanche, afin de réenclencher le mouvement avant de recevoir Marseille la semaine prochaine. 
« Il ne faut pas réfléchir. C’est soit on gagne, soit on gagne », a prévenu le jeune défenseur Warmed Omari.
fcc/jde

Les joueurs du Shakhtar Donetsk se congratulent après un but contre son camp de Rennes, en Ligue Europa, le 23 février 2023 au Roazhon Park

Les joueurs du Shakhtar Donetsk se congratulent après un but contre son camp de Rennes, en Ligue Europa, le 23 février 2023 au Roazhon Park

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