Privé de Mondial-2022 par une blessure subie face à Neymar en novembre, le gardien international suisse Yvon Mvogo est revenu à temps pour tenter de relancer une équipe lorientaise déclinante dimanche au Parc des Princes (17h05).
Stade du Moustoir, 6 novembre 2022, 13h09: les Merlus, qui surfent sur un début de saison exceptionnel, se montrent sans complexe et Mvogo vient de contrer une frappe de Neymar. Mais sous la pression du Brésilien, il manque une relance et s’écroule, touché à la jambe droite, alors que le PSG ouvre le score.
« La première pensée c’était +surtout pas maintenant !+ », a raconté le portier de 28 ans cette semaine à l’AFP. Mais quand la douleur a augmenté à mesure que l’adrénaline retombait, il a su que la Nati partirait au Qatar sans lui.
Après une opération, il a passé sa convalescence en Suisse, puisant dans le soutien de ses proches la certitude que si « une page s’était tournée, il y en avait d’autres à ouvrir ».
« Ma meilleure thérapie, ça a été de passer du temps en famille. Pouvoir être là avec eux, profiter de chaque instant, parler de tout et de rien avec ma mère, accompagner ma soeur faire des courses… Ca m’a fait du bien », a-t-il expliqué.
– « Un moral hyper positif » –
Devant sa télé, il est devenu le « premier supporter » de l’équipe nationale au Mondial, avec une émotion particulière quand la Suisse a affronté le Cameroun, le pays où il est né et a vécu jusqu’à l’âge de six ans. Il a aussi ressenti beaucoup de tristesse lors de la sévère défaite 6-1 en 8e de finale face au Portugal.
Très vite, il s’est remis au travail pour déjouer tous les pronostics concernant son délai de récupération.
« Pour une blessure de ce type, on pouvait imaginer une reprise en juillet », a expliqué l’entraîneur Régis Le Bris. Mais « Yvon a vraiment bien bossé, il a eu un moral hyper positif dès le départ. Le délai n’a fait que se raccourcir, sans qu’il n’y ait de prise de risque ».
Motivation supplémentaire pour le gardien qui s’est souvent morfondu sur le banc dans ses précédents clubs: l’expérimenté portier italien Vito Mannone (35 ans) a assuré un intérim solide et il n’était pas question de laisser le doute s’installer sur la hiérarchie.
« La vie d’un gardien de but est encore plus dure que celle d’un joueur de champ. Il n’y en a qu’un seul qui joue, il faut faire ses preuves continuellement. Et je ne veux vraiment pas lâcher l’affaire, je veux montrer que c’est moi le meilleur, que je mérite de jouer », a-t-il insisté.
La semaine dernière, il a effectué un retour convaincant dans les cages face à Toulouse, sous les acclamations du public du Moustoir. « C’était juste énorme, j’en ai eu la chair de poule ».
– « Plaisir et impatience » –
Très fort sur sa ligne, il a apporté de l’assurance à la défense, sans pouvoir éviter la défaite (1-0).
En effet, pendant qu’il se soignait cet hiver, les Merlus sont rentrés dans le rang. Plombé par une série de blessures et surtout par le départ en janvier de ses deux meilleurs attaquants, Terem Moffi et Dango Ouattara, Lorient pointe à la 11e place et n’impressionne plus.
« On est dans une phase où c’est un peu plus poussif mais je garde confiance en cette équipe, je sais qu’on a les capacités pour se relever très vite et finir la saison de la meilleure manière », a-t-il assuré.
Il compte sur l’ambiance du Parc des Princes pour motiver les troupes, et refuse de parler de revanche personnelle: « C’est la faute à pas de chance que je me sois blessé à ce moment-là (…). Il n’y a vraiment aucune rancœur, juste beaucoup de plaisir et beaucoup d’impatience de jouer ce match ».
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