Privés cet été du tremplin des JO de Tokyo, confrontés aux crises sanitaire et économique, les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024 voient le chemin se rétrécir, entre contraintes budgétaires et risques de promesses non tenues.
« Il y aura des jours meilleurs, c’est certain », a résumé, le 28 juin dernier, le président du comité olympique français Denis Masseglia. Devant son assemblée générale, il a reconnu que les « perspectives ne sont pas au beau fixe pour Tony (Estanguet) et ses équipes » du comité d’organisation (COJO), entre « crise sanitaire », « report des Jeux de Tokyo » et « inquiétude sur la reprise économique doublée d’une éventuelle deuxième vague pandémique ».
– Plus cher ? –
De l’autre côté, à la Solideo, l’établissement public chargé des grands chantiers qui vont démarrer en 2021, comme le village olympique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) où seront accueillis les 10.500 athlètes, on s’attend aussi à voir l’addition grimper, notamment à cause d’une hausse des coûts dans le BTP. Ainsi, la facture totale prévisionnelle du centre aquatique, qui se dressera en face du Stade de France, toujours à Saint-Denis, est passée de 113 à 174,7 millions d’euros.
– Seine-Saint-Denis –
Désormais, l’ensemble de la carte de Paris-2024 est en train d’être revue et « il y aura peut-être un jeu de chaises musicales », comme ce fut déjà le cas en 2018 après une première alerte sur les coûts, affirme Estanguet, qui envisage de « mutualiser » certains sites.
Sans s’avancer, Tony Estanguet pointe les retards dans la livraison des lignes 16 et 17 du métro du Grand Paris, qui ne desserviront probablement pas le secteur à temps. Et d’ajouter, à propos du village des médias, qu' »il n’y a pas de besoin fort pour Paris-2024″ et que « ce sera aux acteurs publics de voir : est-ce qu’ils veulent adapter (sa) dimension, est-ce qu’on le laisse tel quel? ».
« Le cœur des JO, c’est la Seine-Saint-Denis, c’est une condition de l’engagement de la Seine-Saint-Denis dans ce projet », tonnait début juillet le président de son conseil départemental, Stéphane Troussel. « Il n’est pas question de dépouiller notre territoire de l’héritage des Jeux », ajoutait-il. Un premier dossier chaud pour le préfet Michel Cadot, qui a succédé mercredi au nouveau Premier ministre Jean Castex comme délégué interministériel aux JO.