Hand: malgré la retraite, Leynaud a « envie de partager » son expérience

« J’ai cette envie de partager mon expérience », explique mercredi à l’AFP la gardienne de but Amandine Leynaud, après avoir pris sa retraite de sportive de haut niveau. 
Mais à 36 ans, elle va d’abord « prendre du temps en famille » avant de revenir « pas très loin des terrains ».
Elle s’en va sur une finale de Ligue des Champions, perdue dimanche contre les Norvégiennes de Kristiansand, et un titre de championne olympique remporté en août à Tokyo avec la France.
Q: Quand avez-vous décidé d’arrêter votre carrière?
R: « Ça a été un très long cheminement. Depuis de très nombreuses années, je pense à la fin de ma carrière. J’ai la chance d’avoir pu choisir ce moment, que ce soit en équipe de France ou en club. Je n’ai pas eu de blessure, je me sens très chanceuse par rapport à tout cela. Ça fait deux ou trois ans que je me dis qu’il va falloir y penser, penser à l’après, commencer à se projeter. Ça m’a aussi permis de profiter de chaque instant. »
Q: Est-ce que l’avoir annoncé dès janvier vous a permis de vivre ces derniers instants plus intensément?
R: « Je pense qu’on le vit encore différemment. Quand on est sportif de haut niveau, on est dans une machine, un rouleau compresseur, chaque saison, chaque match, on joue beaucoup, on a moins le temps de penser à tout ça. Moi, ça m’a permis de profiter différemment de chaque instant avec mes coéquipières, partager un peu plus. Ce sont des choses qui m’ont permis d’appréhender cette fin de carrière. »
Q: Qu’est ce qui va le plus vous manquer?
R: « Je pense que c’est l’adrénaline des grands matches, quand on joue une finale de Jeux olympiques ou de Ligue des champions. Cette adrénaline-là, elle va me manquer un petit peu. Les copines aussi, parce qu’on fait des rencontres extraordinaires. Ce sont des coéquipières, mais pour beaucoup d’entre elles, ce sont devenues des amies. Mais bon, je vais rester pas très loin des terrains normalement, je vais recroiser les filles et j’irai les supporter de toute manière. »
Q: A quoi vont ressembler vos prochains mois?
R: « D’abord, prendre du temps en famille et entre amis. J’ai vraiment envie de profiter de ces moments-là pour me retrouver, me ressourcer. Avant de repartir, il faut un peu recharger les batteries. Ça fait très très longtemps que je fais ça. Je vais d’abord profiter de ma famille et de mes enfants. Et puis après, je serai sûrement au bord des terrains, en tant qu’entraîneure des gardiens. Ça va aussi plein d’autres choses, j’ai envie de découvrir plein de nouveaux projets. J’essaie de me donner le temps de voir ce qui va arriver par la suite. »
Q: L’idée d’une transmission de votre vécu vous tient à cœur?
R: « C’est quelque chose d’important. Le poste de gardienne, c’est un peu un sport individuel dans un sport d’équipes. Il n’y a malheureusement pas assez d’entraîneurs qui ont été gardiens de haut niveau. Et je trouverais ça un peu égoïste de ma part de ne pas partager cette expérience. Je ne sais pas si je ferai ça toute ma vie. En tous cas, j’ai ça en moi et je le partage depuis un moment avec Laura Glauser, Cléopâtre Darleux, certaines jeunes gardiennes, j’ai aussi déjà fait des stages avec les plus jeunes. »
Q: L’équipe de France masculine dispose d’un entraîneur des gardiens, pas l’équipe féminine. En avez-vous parlé avec Olivier Krumbholz (sélectionneur) et Philippe Bana (président de la Fédération)? Est-ce une perspective qui pourrait vous intéresser?
R: « Ça peut être une perspective. On est en train d’en parler. Ils ont été très respectueux de la fin de ma carrière, je les remercie. Bien sûr on en parle, on est proche. On va se croiser pendant l’été, discuter des projets. Ça me fait très envie. Il va juste falloir que l’on puisse fonctionner, mais j’en suis sûr, on travaillera ensemble. »
Q: Dans votre carrière, est-ce que vous auriez aimé avoir une personne dédiée à l’entraînement des gardiennes?
R: « Bien-sûr, parce que c’est un poste vraiment spécifique et déterminant. On dit toujours qu’il n’y a pas de grande victoire sans grande performance des gardiens. C’est quelque chose d’intéressant, hyper motivant et c’est une chose dans laquelle je m’épanouis. »
Propos recueillis par Thomas BACH
tba/ng/adr

Arrêt de la gardienne française Amandine Leynaud face à la Russie, lors des JO de Tokyo, le 8 août 2022

Arrêt de la gardienne française Amandine Leynaud face à la Russie, lors des JO de Tokyo, le 8 août 2022

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