Genoux à terre, voix qui porte: en 2020, la lutte des sportifs US contre le racisme

Prises de parole, boycott de matches, lobbying pour le vote des Noirs: en 2020, les sportifs américains se sont mobilisés comme jamais pour lutter contre l’injustice raciale, jusqu’à peser dans l’élection de Joe Biden à la Maison blanche.
« A ce moment-là, on est tous autour du téléphone à écouter ses parents. Et on pleure. On ne sait pas vraiment ce que l’avenir nous réserve. Mais on fait la bonne chose. »
Avant ce mouvement de protestation sans précédent dans l’histoire du sport américain, tout a commencé par un genou à terre, trois mois plus tôt: en ce 25 mai, le monde découvre les images de l’insoutenable calvaire de George Floyd, asphyxié durant 8 minutes et 46 secondes, lors de son interpellation à Minneapolis, et mort une heure après à l’hôpital.
– Sportifs dans la rue –
Les vedettes de la NBA Stephen Curry, Giannis Antetokounmpo et Damian Lillard descendent dans la rue, celle du tennis Naomi Osaka aussi. En Europe, les genoux à terre se multiplient sur les terrains de foot à Liverpool, Dortmund, Madrid…
Côté fédérations, ligues, franchises, chacun y va de son communiqué entre émotion et indignation, avec plus ou moins de conviction. Pressé par ses stars, le patron de la NFL, Roger Goodell, s’excuse ainsi de ne pas avoir écouté plus tôt les joueurs lui demandant de plus fermement condamner le racisme et de soutenir les protestations.
LeBron James, lui, mène de front les deux: il crée l’association « More Than A Vote », dont le but est d’encourager la population noire de voter lors de la présidentielle. « Il est temps pour nous de faire la différence », dit-il.
Mais loin de la bulle, les violences systémiques continuent et l’affaire Blake est celle de trop. 
Le boycott des Bucks est suivi par les autres équipes, forçant la NBA à reporter six matches. MLS (foot), NHL (hockey sur glace), MLB (baseball) emboitent le pas. Osaka refuse de jouer sa demi-finale du tournoi de Cincinnati, les organisateurs embrayent, décrétant une journée sans tennis. 
Après d’âpres discussions, les play-offs reprennent leur droit. Conseillés par Barack Obama, les joueurs imposent aux propriétaires de franchises de s’impliquer dans leur lutte. Faciliter l’accès au vote, en mettant les salles à disposition est l’une des mesures-clés de ce plan d’action.
Cela a eu un impact: au Michigan et au Wisconsin pour ne citer que ces deux Etats-clés remportés par Biden, le taux de participation des Noirs a considérablement augmenté par rapport à 2016, dans les comtés où se trouvent la salle des Pistons et celle des Bucks, ayant servi de lieu de vote ou de dépôt des bulletins anticipés.
Mais « le combat n’est pas terminé », a-t-il assuré au New York Times. « Il doit continuer, nous le savons. Nous nous battons chaque jour pour être entendus et respectés ».
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