Un club de D2 dans le gotha européen: l’ACCS Asnières, rétrogradé administrativement en D2, va devenir le premier club français de futsal à participer à une demi-finale de Ligue des champions en affrontant le Sporting Lisbonne vendredi (17h00) à Riga.
« Premier club français, premier club issu des quartiers, premier club pauvre », rigole Sami Sellami, le président du club des Hauts-de-Seine qui fait figure de « Petit Poucet » de la compétition face aux trois autres mastodontes que sont Barcelone, Sporting Lisbonne et Benfica.
Emmenés par la star portugaise Ricardinho, les Franciliens ont atteint le dernier carré de la compétition reine du futsal dès leur deuxième participation (élimination en 8e de finale par le Barça la saison dernière), un « objectif fixé » dès la création du club.
L’ACCS Asnières ne devait initialement pas participer au « Final Four », puisqu’il avait terminé 2e de son groupe qualificatif derrière les Russes du Tyumen et devant les Kazakhstanais du Kairat Almaty, sacré deux fois.
Mais les Franciliens ont été repêchés après l’exclusion de Tyumen, à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, nouvelle péripétie d’une saison atypique à bien des égards pour le club.
L’ACCS évolue cette saison en D2 française, à la suite de sa rétrogradation administrative par le gendarme financier du football, la DNCG, à cause de ses comptes dans le rouge « en raison du Covid ».
– « Coupé les ailes » –
« Ça nous a coupé les ailes, même si finalement on est au Final 4 », confie le président-fondateur du club qui a perdu plusieurs joueurs à la mi-saison, notamment son capitaine Abdessamad Mohammed, parti à Matera en Italie.
L’équipe, qui survole le championnat de D2 avec 16 victoires en autant de matches, n’a jamais cessé « vraiment (de) grandir » depuis 2014, avec « une ascension peut-être trop fulgurante », juge le fondateur d’ACCS.
Parti en DH (quatrième division nationale), le club remporte la coupe de France en 2017 alors qu’il évolue en troisième division, et enfin le championnat de France de D1 l’an dernier.
« C’est monté crescendo, petit à petit », raconte le capitaine Souheil Mouhoudine, arrivé dans l’équipe il y a 5 ans.
Le milieu de terrain, international français, a été sceptique « au début » lorsque le président-fondateur Sami Sellami l’a démarché. « J’écoutais sans vraiment l’écouter. Je me disais qu’il racontait des bêtises, qu’il voulait juste m’attirer en me faisant venir avec des grands noms. Finalement au fur et à mesure des années, ce sont des choses qui sont devenues une réalité. »
– « Cerise sur le gâteau » –
Des joueurs sont arrivés comme Bruno Coelho, international portugais et surtout, en 2020, la légende du futsal, Ricardinho, l’équivalent de six Ballons d’Or à son actif.
La superstar portugaise, qui a remporté trois fois la Ligue des champions avec Benfica, sera d’ailleurs l’un des éléments clés pour espérer l’exploit face au Sporting Lisbonne.
« Les adversaires nous respectent plus quand il est sur le terrain », explique l’entraîneur espagnol Sergio Mullor.
« Dans ce type de rencontre, on a clairement besoin de lui » pour son « expérience » et son calme dans les moments d' »euphorie », ajoute Souheil Mouhoudine.
D’autant plus que Ricardinho va retrouver face à lui d’anciens coéquipiers de la sélection, lui qui a pris sa retraite internationale en novembre, après le titre de champion du monde avec la Seleçao.
Les Franciliens vont jouer sans pression ce rendez-vous historique. « C’est un peu la cerise sur le gâteau de jouer la demi-finale (de Ligue des champions) », résume Souheil Mouhoudine capitaine de l’équipe. Même si sur le terrain, les « Lions » aimeraient croquer le gâteau tout entier.
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