Foot: Frappart, une « petite voix » pour faire grandir l’arbitrage au féminin

Derrière le sifflet pour Juventus-Dynamo Kiev mercredi en Ligue des champions? La « petite voix » de l’arbitre Stéphanie Frappart. Sans esbroufe, cette pionnière s’est imposée avec diplomatie dans le milieu du foot, parfois raillé pour son machisme, avec l’espoir de « susciter des vocations ».
L’ancienne joueuse de l’AS Herblay en région parisienne, arbitre depuis ses 13 ans, s’apprête à devenir la première femme à diriger un match de Ligue des champions masculine, entre la Juventus et le Dynamo Kiev.
Mais faire respecter les lois du jeu aux stars de la Juve ne devrait pas lui faire tourner la tête.
« Demain soir, elle arbitrera Cristiano Ronaldo et, les jours après, elle sera avec les jeunes arbitres de la région francilienne et de son département. Comment voulez-vous que cela ne plaise pas? », prolonge-t-il auprès de l’AFP.
Fait inédit sur le continent, elle a dirigé une rencontre internationale avec Malte-Lettonie le 6 septembre dernier en Ligue des nations, avant d’officier deux fois en Ligue Europa en octobre puis en novembre. Elle s’était déjà vu confier le sifflet pour la Supercoupe d’Europe 2019 opposant Liverpool et Chelsea.
« Il y avait tellement de pression pour ce moment historique… Elles sont restées calmes et ont fait ce qu’elles avaient à faire. Je ne pourrais pas avoir plus de respect pour Stéphanie Frappart », avait alors commenté l’entraîneur des Reds, Jürgen Klopp, saluant son sang-froid et celui de ses assistantes.
« Je ne suis pas seule, on forme un groupe », nuançait-elle auprès de l’AFP avant son baptême de l’air, sans masquer non plus son enthousiasme: « Cela fait partie de mon rôle de susciter des vocations. C’est un réel plaisir de montrer que c’est possible. Maintenant, on pourra voir des femmes arbitres à la télé, c’est une fierté. »
« Stéphanie, c’est une grosse travailleuse, qui a beaucoup bossé pour en arriver là où elle est aujourd’hui », témoigne M. Mercier, admiratif devant « sa bonhommie, son enthousiasme, sa volonté de servir ».
En L1, celle qui a dirigé par ailleurs la finale du Mondial-2019 féminin en France s’est attirée les louanges des acteurs du jeu, qu’ils soient sur le terrain ou sur le banc de touche.
Elle a aussi dirigé son premier choc de Championnat en octobre, un Lyon-Marseille durant lequel elle a expulsé Dimitri Payet puis accordé un penalty à l’OL. 
En Ligue 2, où sa nomination en 2014 était une première, son tact et sa justesse lui avaient aussi permis de s’imposer facilement.
Mercredi, pourtant, la Française ne pourra pas échapper à la lumière.

SportsMax
Logo