Euro: Morata, l’incarnation des maux de l’Espagne

Alors que l’Espagne a trébuché lundi pour son entrée en lice à l’Euro contre la Suède (0-0), les critiques se sont focalisées sur le seul Alvaro Morata, sifflé par le public de Séville, mais la « Roja » a d’inquiétants problèmes de réalisme offensif
« Qu’as-tu fait, Morata ? »: à l’image du quotidien sportif catalan Mundo Deportivo, la presse espagnole et internationale a trouvé en l’attaquant de la Juventus Turin, dont le prêt chez les Bianconeri a été prolongé pour une saison supplémentaire mardi soir, le coupable des débuts ratés de la « Roja ».
Les statistiques du match donnent en effet le tournis: l’Espagne a cumulé 953 passes, 75% de possession de balles et d’innombrables occasions claires, mais n’a pas réussi à faire trembler les filets du gardien Robin Olsen.
– « D’autres responsables » –
« Nul ne sait si Morata restera titulaire, après avoir été (lundi) désastreux et villipendé par un public qui ne le soutient pas vraiment », a pointé le Corriere della Sera, en Italie, pays de la « Juve ». 
Le quotidien généraliste espagnol El Pais a préféré nuancer : « Morata n’est pas le seul chemin vers le but. Il y a d’autres raccourcis, d’autres responsables de cette sécheresse », rappelant qu’aucun des autres attaquants (Dani Olmo et Ferran Torres, les titulaires, ou Pablo Sarabia, Mikel Oyarzabal et Gerard Moreno, entrés en jeu), n’ont fait mieux que lui.
« Il n’a pas marqué et il doit vivre avec cela. Il est habitué. Mais c’est bien plus facile de corriger cela avec un public qui t’encourage », a taclé le sélectionneur.
Ses coéquipiers aussi ont volé à son secours : « Au prochain match, il en mettra peut-être trois et il va fermer les bouches de tout le monde », a tranché Aymeric Laporte au micro de la chaîne TV espagnole Telecinco après le coup de sifflet final. 
« Que l’Espagne ait des difficultés à marquer, on le savait. Rien de nouveau, c’est un problème que l’on traîne depuis longtemps. Avec le même manque de réalisme, on a gagné deux Euros consécutifs (2008 et 2012) et un Mondial (2010). Donc la chose est grave, mais ça se soigne. Mais avec des supporters comme ceux-là à domicile, c’est presque mieux de jouer à huis clos », a relevé Carlos Carpio, le directeur-adjoint du journal Marca, dans un éditorial.
Même si Luis Enrique semble avoir une confiance aveugle en Morata, une des clés pourrait être Gerard Moreno : le « goleador » de Villarreal, qui a débuté sur le banc lundi soir, a cumulé 23 buts en Liga cette saison… soit autant que Morata, Dani Olmo et Ferran Torres réunis dans leurs championnats respectifs.

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