Euro: la VAR, ça reste à voir

L’Euro, dernière conquête de la VAR: l’assistance vidéo à l’arbitrage sera utilisée cet été pour la première fois lors d’un Championnat d’Europe des Nations, trois ans après avoir été introduite lors du Mondial-2018 et alors que les avis restent toujours aussi opposés sur l’efficacité réelle du dispositif.
L’UEFA a longtemps résisté avant de céder, coincée par une forte pression médiatique en faveur de la « vidéo » et par le volontarisme de la Fifa et de son président Gianni Infantino, qui ont poussé en faveur de son adoption, quitte à mener au pas de charge la phase de tests imposée par le Board.
Mais sans aller jusqu’à l’opposition catégorique qui a toujours été celle de son prédécesseur Michel Platini – « une belle merde », a encore tranché l’ancien N.10 des Bleus en novembre 2019 -, le dirigeant slovène n’a jamais semblé très convaincu.
– La zone grise –
« Nous insistons auprès des VAR (assistants vidéo, ndlr) sur le fait qu’ils doivent intervenir uniquement si un arbitre a commis une erreur manifeste ou manqué un incident grave », a-t-il tout de même rappelé, pointant en creux l’un des reproches les plus fréquents des opposants au dispositif.
« Il y a quelques erreurs nettes qui sont corrigées, il ne faut pas le nier. Mais pour le reste, ça crée plus de polémiques qu’autre chose. Le fonctionnement n’est pas compris malgré un cahier des charges clair et trois ans de recul. Au bout de trois ans, ça devrait être huilé », a-t-il aussi estimé.
Les deux arbitres français retenus pour l’Euro, Stéphanie Frappart et Clément Turpin, ont pourtant assuré la semaine dernière que tout était limpide. « On travaille depuis plusieurs années sur l’utilisation de la vidéo, on est rodé », a expliqué Clément Turpin. « Il n’y a pas de recommandations ou de consignes sur le recours à la VAR. On reste sur l’erreur manifeste », a de son côté déclaré Stéphanie Frappart.
« C’est un débat philosophique, sur ce qu’est la justice sportive, sur l’acceptation de l’autre et de ses erreurs. Et cet idéal de justice est un leurre. Les gens veulent surtout que leur équipe gagne », a-t-il dit à l’AFP.
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