Alexandra Popp est maudite: la capitaine et buteuse star de l’Allemagne a été rattrapée par une nouvelle blessure juste avant la finale de l’Euro féminin et a dû assister, impuissante, à la défaite contre l’Angleterre (2-1 a.p.), dimanche à Wembley.
Jusqu’à ce 31 juillet, jour de finale, l’aventure en Angleterre se déroulait parfaitement pour la joueuse de 31 ans. Six buts à l’Euro, dont un fantastique doublé en demi-finale contre la France (2-1), un statut de menace N.1 dans toutes les défenses d’Europe et une rage de vaincre qui restera l’une des images fortes de cet Euro-2022.
L’attaquante s’était même permis une petite plaisanterie en arrivant vendredi en conférence de presse avec une fausse moustache et une casquette à l’envers, en guise de réponse à certains montages la présentant comme un homme, qui avaient circulé sur les réseaux sociaux.
Mais en quelques secondes, dimanche soir, le sourire a laissé place à la grimace sur le visage de la joueuse de Wolfsburg, contrainte de laisser sa place dans le onze de départ à quelques minutes du coup d’envoi. La faute à « des problèmes musculaires », selon la Fédération allemande, sans plus de précisions.
La buteuse, couverte d’un bandage à la cuisse gauche durant l’échauffement, avait longuement échangé avec l’encadrement de la Mannschaft, en faisant la moue… Elle a finalement assisté au but vainqueur de Chloe Kelly depuis le banc.
C’est une immense déception pour la joueuse aux 59 buts en 119 sélections, déjà privée, sur blessure, des deux derniers Championnats d’Europe.
La cheville en 2013 l’avait contrainte de suivre le 6e sacre allemand depuis sa télévision. Et un ménisque récalcitrant l’avait fait renoncer à l’édition 2017 aux Pays-Bas, achevée sur une défaite en quart de finale contre le Danemark (2-1).
– Un seul titre international –
Et Popp avait bien failli ne pas participer du tout à cet Euro-2022, initialement prévu en 2021 mais reporté des suites du Covid-19: elle s’était en effet déchiré le cartilage d’un genou en avril 2021.
Au final, Popp ne détient qu’un seul sacre international avec la nation la plus titrée du football féminin: les Jeux olympiques 2016 de Rio.
Signe que ce palmarès encore léger avec la Mannschaft ne lui convient pas, elle avait même versé quelques larmes au printemps, lorsqu’elle avait été rappelée en sélection, à quelques semaines de ce rendez-vous continental, après avoir garni l’infirmerie pendant près d’un an.
Son retour en fanfare à l’Euro aurait aussi mérité quelques larmes, tant Popp a peiné à retrouver son niveau, après un printemps très mitigé en club, avec seulement deux buts inscrits en deux mois et demi.
Mais à 31 ans, elle vient peut-être de laisser filer sa dernière chance de victoire à l’Euro, en attendant néanmoins le Mondial-2023 prévu en Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi que les JO de Paris-2024. Le prochain Championnat d’Europe est prévu, lui, en 2025. Elle aura alors 34 ans.
« Le fait est, évidemment, que je ne suis plus de toute première jeunesse. Je ne sais pas si ce sera la dernière (compétition) ou si je continuerai », a-t-elle expliqué à la radio Deutsche Welle après un premier tour réussi, avec un but à chaque match.
Pour ne pas rester sur ce cruel épilogue avec l’Allemagne, Alexandra Popp sait que des jours meilleurs l’attendent dans un an, en Australie et en Nouvelle-Zélande. A condition de briser la malédiction.
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