En réélisant Thomas Bach, le CIO doit esquisser l’après-Tokyo

Délaissant un instant l’organisation des JO de Tokyo en pleine crise sanitaire, le Comité international olympique doit débattre la semaine prochaine de son avenir plus lointain, à l’heure de réélire Thomas Bach à sa présidence.
Déjà mince, le suspense sur le vote mercredi des 102 membres de l’instance s’est évanoui depuis l’annonce, le 1er décembre dernier, que l’Allemand de 67 ans serait seul en lice pour briguer un second mandat de quatre ans.
Doublement des recettes du sponsoring international, contrats à très long terme, création d’une « chaîne olympique » numérique: l’ère Bach a marqué « une renaissance » pour l’instance de Lausanne, « gérée au jour le jour » par son prédécesseur Jacques Rogge, estime auprès de l’AFP Jean-Loup Chappelet, professeur émérite à l’Université de Lausanne et spécialiste de l’olympisme. 
D’où la double désignation en septembre 2017 de Paris pour les JO-2024 et Los Angeles pour les JO-2028, deux villes déjà dotées de la plupart des infrastructures, et le statut de « candidat préférentiel » accordé la semaine dernière à la ville australienne de Brisbane pour ceux de 2032.
« L’attractivité » de la grand-messe olympique pour les pays-hôtes promet de rester une question cruciale, souligne Jean-Loup Chappelet, tant la pandémie de Covid-19 a transformé la préparation des Jeux de Tokyo (23 juillet-8 août) en cauchemar logistique et sanitaire.
Le report d’un an des JO de Tokyo, fin mars 2020, a aussi illustré la complexité de la machine olympique, dont le CIO entend rester le « chef de file » tout en composant avec une multitude d’interlocuteurs. 
Au plus fort de la première vague de coronavirus, l’instance de Lausanne a ainsi dû s’incliner devant le refus des comités olympiques canadien et australien d’envoyer leurs athlètes à Tokyo.
– Boycott à Pékin ? –
Depuis plusieurs mois, les appels à boycotter les Jeux d’hiver de Pékin en 2022 se multiplient en raison de la répression chinoise contre la minorité musulmane des Ouïghours.
D’autant que ce débat coïncide avec une refonte en cours de l’article 50 de la charte olympique, qui bannit pour l’heure toute « démonstration ou propagande politique, religieuse ou raciale ».
A plus long terme, l’instance promet de « réduire de 45% d’ici 2030 ses émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre », alors que les grands événements sportifs sont de plus en plus décriés pour leur empreinte carbone.
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