Election FFF: Le Graët, Thiriez et Moulin passés au crible

Principaux faits d’arme, colisitiers célèbres, forces et faiblesses: les trois candidats à la présidence de la Fédération française de football (FFF) sont passés au crible avant l’assemblée élective du 13 mars, où le président sortant
fait face à deux concurrents.
Né le 25 décembre 1941 (79 ans)
Président de la FFF depuis 2011, l’ancien maire de Guingamp et ex-président de l’En Avant (1972-1991 et 2002-2011) dirige plusieurs entreprises locales spécialisées dans les conserves, surgelés et plats cuisinés. L’homme d’affaires breton a également été président de la Ligue nationale de foot (ancien nom de la Ligue de football professionnel) de 1991 à 2000.
« NLG » se représente avec la majorité du comité exécutif de la FFF, comprenant les anciennes internationales Brigitte Henriques et Laura Georges, et les présidents de Lyon et Strasbourg, Jean-Michel Aulas et Marc Keller. La directrice générale du FC Metz Hélène Schrub fait partie des trois « nouveaux » de la liste, avec le dirigeant de l’UCPF et de Cosmos Philippe Diallo et le président de la Ligue Paris Ile-de-France, Jamel Sandjak.
Traumatisée par le fiasco du Mondial-2010, la FFF qu’il a prise en main un an après s’est redressée financièrement (notamment grâce au contrat record avec l’équipementier Nike) et sportivement, jusqu’au sacre du Mondial-2018. Les équipes de France masculine, féminine et Espoirs sont toutes qualifiées pour le prochain Euro. La pratique féminine s’est développée, avec l’organisation du Mondial-2019 en pointe d’orgue.
Ses détracteurs le dépeignent en président autoritaire, plus intéressé par les Bleus que par le foot amateur, et mettent en avant des propos déplacés sur le racisme, l’homophobie et les femmes dans le foot. Ils critiquent par ailleurs son attentisme dans la crise secouant l’équipe de France féminine et la gouvernance à la FFF.
Né le 1er juillet 1952 (68 ans)
Ce haut-fonctionnaire passé par les cabinets ministériels sous François Mitterrand est devenu avocat au début des années 1990. Il a notamment défendu la FFF en 1991 dans un procès l’opposant aux Girondins de Bordeaux. Il a longtemps dirigé la LFP (2002-2016). Emmanuel Macron lui a confié en 2019 un rapport pour concevoir l’après-ENA.
Thiriez a attiré les anciens internationaux Basile Boli et Jean-Pierre Papin, ainsi que le chef d’entreprise et ex-dirigeant du Toulouse FC Olivier Sadran. Trois présidents de districts, dont l’ancien arbitre Nicolas Pottier, figurent aussi sur sa liste, dans laquelle on trouve également Isabelle Salaün, médecin du FC Nantes.
Son parcours l’a amené à fréquenter les arcanes du pouvoir, que ce soit dans les milieux du foot ou de la politique. Il peut s’appuyer sur son expérience à la tête de la LFP et engranger le soutien d’opposants à Le Graët, avec qui les relations ont parfois été orageuses.
L’avocat parisien traîne comme un boulet « l’affaire Luzenac », du nom du club empêché de monter en L2 (stade non conforme notamment) du temps où il présidait la LFP. Sa campagne, très offensive sur le plan médiatique, a connu un couac retentissant quand des personnalités comme Tony Parker et Jo-Wilfried Tsonga ont démenti faire partie de sa liste de soutiens.
Né le 12 janvier 1961 (60 ans)
Cet entrepreneur gardois est connu pour avoir fondé le journal ParuVendu, spécialisé dans les annonces, et le journal sportif Le 10 Sport. Il a été dirigeant et conseiller de plusieurs clubs comme le Red Star, Istres, Le Mans ou encore brièvement au Paris SG.
Il a monté une liste hétéroclite intégrant l’ancien judoka et ministre David Douillet, l’ex-patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini, la journaliste Christine Kelly et le chef d’entreprise Jean-Bernard Falco. Elle comprend aussi, côté foot, cinq présidents de clubs évoluant du National (3e division) à la R2 (7e div.).
Moulin s’est entouré de figures médiatiques pour porter sa candidature de « rupture utile », articulée autour de 35 propositions. Il dit tirer une légitimité de sa « passion » pour le ballon rond: « je suis joueur depuis mes six ans, j’ai passé mes diplômes d’entraîneur, j’ai présidé un club amateur, j’ai repris le Red Star », a-t-il dit à l’AFP.
Il a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende dans l’affaire des matches présumés truqués de Nîmes (alors en L2) en 2014. « Je crois en la justice de mon pays: la cassation va me donner raison », assure-t-il.

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