Droits TV: le foot français joue sa survie dans un appel d’offres incertain

Au bord du précipice financier, le football français espère recevoir lundi des offres salvatrices pour la ré-attribution de l’essentiel des droits TV de Ligue 1… Mais face à un marché frileux et à la défiance de Canal+, la crise semble loin d’être refermée.
Depuis 12h00 lundi, l’heure limite de dépôt des offres a été franchie et il est temps pour la Ligue de football professionnel (LFP) d’étudier les éventuelles propositions adressées par les opérateurs intéressés. 
Autour du président de la LFP Vincent Labrune, Jean-Michel Aulas (Lyon), Jacques-Henri Eyraud (Marseille), Jean-Pierre Caillot (Reims), Christian Leca (Ajaccio/L2) et Philippe Piat (syndicat UNFP) forment un comité de pilotage chargé de décacheter les enveloppes dans l’après-midi.
Dans le cas contraire, ou s’il n’y a pas de candidat sur certains lots, des discussions de gré à gré suivront ces prochains jours et l’inquiétude reprendra de plus belle pour les clubs, qui anticipent déjà des pertes d’1,3 milliard d’euros en fin de saison, entre pandémie et crise des droits TV…
Malheureusement pour les dirigeants du foot français, les événements des derniers jours semblent faire pencher la balance du côté de cette seconde hypothèse, ou, au mieux, vers des offres très éloignées des 780 millions d’euros annuels initialement promis par le groupe Mediapro en 2018 pour la L1.
La chaîne cryptée, qui diffuse les 20% restants de la Ligue 1 pour 330 millions d’euros par an, estime avoir « surévalué » la valeur de ces matches dans le contexte de 2018 et souhaite que l’intégralité des rencontres soit remise en concurrence dans un appel d’offres global. Elle a porté un recours devant le tribunal de commerce de Paris en ce sens, avec une audience programmée le 19 février qui pourrait invalider la procédure a posteriori. Et l’Autorité de la concurrence a confirmé lundi à l’AFP avoir également été saisie par Canal+, sans plus de précisions, comme l’indiquait le quotidien Le Figaro ces derniers jours.
« Tout va se jouer cette semaine. L’idée n’est pas de donner le moins d’argent possible, mais de donner le juste prix. On est là en soutien mais aussi pour défendre notre position, pour justifier chaque dépense auprès de notre actionnaire », a expliqué sur Europe 1 Gérald-Brice Rivet, directeur général des antennes et des programmes de Canal+, sans s’avancer sur la stratégie du groupe.
En parallèle, la Ligue espère l’irruption d’un acteur nouveau. Amazon, le géant du web qui commence à investir dans les droits sportifs, est le plus cité, mais ses incursions ailleurs en Europe restent limitées et il n’a pas postulé sur l’appel d’offres de la Serie A cette semaine en Italie.
Quant à la plateforme DAZN, le « Netflix » du sport, elle n’a pas souhaité faire de commentaires mais semble plus intéressée par la sécurisation de ses droits actuels en Italie…
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