Déçus ou soulagés, les sportifs se résignent à des JO sans public

Avant même que la présence de public aux Jeux de Tokyo ne soit tranchée, les sportifs se résignent déjà à concourir sans spectateurs, partagés entre déception et soulagement face à cette moindre pression.
Des tribunes vides, pour la plus grande fête sportive de la planète ? Inimaginable pendant des décennies, cette image fait figure de moindre mal face au risque de contaminations en série ou d’annulation des JO (23 juillet-8 août), déjà reportés d’un an.
Pour les prétendants au Graal olympique, la décision attendue fin mars d’admettre ou non des spectateurs étrangers ne pèse guère dans les esprits, face au désir d’enfin défendre ses chances au Japon.
– « Embrasser mes parents » –
« Ce sera moins euphorisant, mais on fera avec », relativise le recordman du monde du décathlon.
« Chaque fois que j’ai imaginé boucler ma dernière course aux JO, je me voyais courir vers les tribunes et embrasser mes parents », raconte à l’AFP Craig Engels, champion des Etats-Unis du 1.500 m, qui projetait aussi d’applaudir les exploits des basketteurs.
Pourtant, nuance l’athlète, « c’est aussi encourageant de voir que les organisateurs prennent les précautions requises (…). Vous êtes heureux qu’ils fassent passer la sécurité d’abord, mais aussi déçu parce que vous vous dites: +Bon sang, je voulais vraiment partager ce moment+ ».
Si l’absence de spectateurs étrangers apparaît quasiment acquise, selon les médias japonais, le doute subsiste sur la présence de public tout court – une décision attendue en avril ou mai.
Mais loin des vedettes, accoutumées aux clameurs comme aux broncas, une bonne partie des 11.000 participants doit composer à chaque JO avec une lumière inhabituelle et parfois paralysante.
Pour les novices de l’olympisme, ces épreuves sous cloche « pourraient s’avérer plus faciles, parce qu’elles se rapprocheront de la routine des compétitions nationales et internationales », observait sur la chaîne ABC Bill Tait, entraîneur à l’Institute of Sport de l’Etat de Victoria.
Aux Jeux de Rio, « j’étais un gamin, j’avais 18 ans. Et voir autant de monde, avec les caméras et tout ça, m’a impressionné et un peu fait sortir de la compétition », se souvient-il.

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