Décès d’Eric de Cromières, président de Clermont: le rugby français très ému

Une avalanche d’hommages au coeur de l’été: le rugby français s’est réveillé jeudi sous le choc du décès d’Eric de Cromières, président en exercice de Clermont qu’il aura maintenu au plus niveau et défendu au sein de la Ligue, dont il était un homme-clé.
« Personnage emblématique », « d’une extrême gentillesse », « grand dirigeant », « ami »… Le flot de réactions très appuyées des dirigeants, entraîneurs, joueurs ou ex-joueurs du rugby français mais aussi responsables politiques nationaux (la ministre des Sports Roxana Maracineanu) ou locaux (Olivier Bianchi, Laurent Wauquiez, Brice Hortefeux), montre à quel point l’ancien cadre de Michelin, mort dans la nuit d’un cancer contre lequel il se battait depuis plusieurs mois, était un homme respecté et apprécié.
Sourire espiègle, oeil vif et malicieux, facile d’accès, Eric de Cromières, nommé en 2013, s’est imposé comme un grand patron de club par sa qualité d’écoute et son bon sens. Sans jamais oublier l’essentiel: les intérêts de l’ASM, qu’il représentait encore début juillet avant que son état de santé ne se dégrade rapidement.
En un an, le club créé en 1911 par Marcel Michelin a perdu trois présidents, tous d’anciens cadre du fabriquant de pneumatiques et qui ont amené et maintenu l’ASM au plus haut niveau: Robert Lefrançois (1994-1996), mort début avril, René Fontès (2004-2013), décédé en mars 2019, et maintenant de Cromières.
Si le rêve de titre européen, objectif ultime de l’ancien manager Vern Cotter (2006-2014), s’est heurté en finale à la supériorité de Toulon (2013, 2015) et des Saracens (2017), De Cromières, main dans la main avec Franck Azéma, manager depuis 2014, ont ramené deux nouveaux trophées au stade Michelin: un second Bouclier de Brennus en 2017, avec une revanche sur le RCT au passage, et le Challenge européen en 2019.
Quand on lui faisait remarquer que, sous sa direction, le club auvergnat continuait de perdre plus de finales (4) que d’en gagner (2), De Cromières, sans perdre sa bonhommie habituelle, soulignait le chemin parcouru et la difficulté à maintenir l’excellence. Des résultats obtenus en misant sur le centre de formation – les Espoirs clermontois ont remporté un 6e titre national en 2018 – et sur la filière fidjienne, à travers le partenariat avec l’académie de Nadroga dont sont notamment issus Alivereti Raka et Peceli Yato, deux stars de l’effectif.
« Il y a tellement de gens qui vivent dans des situations déplorables dans le monde que je ne vais pas me plaindre. Avoir un cancer aujourd’hui en France, il y a pire », avait-il relativisé début juillet en évoquant son cancer dans un entretien à La Montagne. Un courage auxquels les mots de Didier Lacroix font aujourd’hui écho: « Éric, tu étais fier, digne et ne laissais entrevoir aucune faiblesse. Tu nous quittes tellement tôt, à un moment où ta force, ta détermination et ton expérience nous sont si précieuses. Nous avions tant à partager encore ».

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