Dans l’émoi et la passion, l’Argentine a dit adieu à sa légende Maradona

La journée d’hommage à Diego Maradona jusqu’à sa mise en terre jeudi a été à la hauteur des sentiments exacerbés suscités par l’icône du football argentin: outrancière et emplie de passion, avec des milliers de fans éplorés désireux d’adresser leur dernier adieu.
Une longue file de milliers de supporters a commencé à serpenter dès l’aube autour de l’historique Place de Mai dans l’espoir d’entrer dans la « Casa Rosada », le siège de la présidence argentine où était organisée une chapelle ardente.
Mais tous n’ont pas pu s’incliner devant le cercueil fermé contenant la dépouille de la légende du football, recouvert du drapeau argentin et des divers maillots des équipes pour lesquelles Maradona a joué, notamment ceux de la sélection argentine et de Boca Juniors floqués du mythique numéro 10.
Des échauffourées ont par ailleurs éclaté à plusieurs reprises dans les rues adjacentes avec la police qui a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes en échange de projectiles en tout genre.
Un service religieux dans l’intimité familiale a été donné avant que Maradona ne soit mis en terre dans un caveau familial aux côtés de ses parents.
– Emoi planétaire –
« C’est un génie, c’est le peuple, c’est nous, c’est la vie et l’amour », s’est enflammé Andrés Quintero, un restaurateur de 42 ans.
Dans le quartier de Boca à Buenos Aires, mais aussi en Europe à Naples et Barcelone, hauts lieux de la carrière du « Pibe de Oro » (« gamin en or »), l’émotion s’est emparée des anonymes et des grands noms du ballon rond, de Pelé à Lionel Messi, quelques heures après l’annonce du décès mercredi à 15H00 GMT.
« Diego, tu es ma vie, tu es la joie de mon cœur », scandait la foule à l’unisson, le visage de nombreux couvert de larmes.
Devant les grilles d’enceinte du stade San Paolo –que le maire de la ville veut rebaptiser stade Maradona– des supporters entonnaient depuis mercredi des chants à sa gloire.
Si la planète savait sa santé fragile, l’annonce du décès de Diego Maradona a entraîné un déluge de tristesse dans le monde du ballon rond, où seul le Brésilien Pelé (80 ans) rivalise dans le classement informel des plus grands de l’histoire.
En Italie, le quotidien sportif La Gazzetta dello sport regrette « la mort du Dieu du football ». « Dieu est mort », reprend en chœur le quotidien français L’Equipe. 
Très affaibli après une intervention chirurgicale pour un hématome au crâne début novembre, Maradona est décédé « d’un œdème pulmonaire aigu secondaire et d’une insuffisance cardiaque chronique exacerbée », selon les résultats préliminaires de l’autopsie.
Maradona avait surmonté sa dépendance aux drogues dures il y a plusieurs années mais avait continué à consommer de l’alcool, des médicaments avec des tranquillisants et des anxiolytiques.
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