Cyclisme/Liège-Bastogne-Liège: poignet cassé, rêve brisé et angoisse pour Pogacar

Poignet cassé, rêve brisé et inquiétude en vue du Tour: Tadej Pogacar a quitté dimanche Liège-Bastogne-Liège sur une chute qui l’a peut-être privé d’un rare triplé sur les classiques ardennaises, et surtout plongé dans l’angoisse à un peu plus de deux mois du départ du Tour de France.
Bien avant la mi-course de la « Doyenne des classiques », dont il était le favori avec le vainqueur belge Remco Evenepoel, le prodige slovène est tombé « à haute vitesse » selon son équipe, après avoir heurté le Danois Mikkel Honoré victime d’une crevaison devant lui.
« Une chute terrifiante », a dit son équipier Marc Hirschi tandis qu’Evenepoel, qui allait remporter la course quelques heures plus tard, a dit avoir entendu « un bruit horrible ».
Peu après l’accident, le manager de l’équipe Mauro Gianetti a précisé que son leader souffrait « de multiples fractures à la main gauche. Notamment une fracture du scaphoïde qui va nécessiter une intervention et une autre du lunatum (un autre os du poignet, NDLR) qui ne devra elle pas être opérée ».
En début de soirée, son équipe UAE a fait savoir que l’opération du scaphoïde s’était bien passée: « L’opération sur le scaphoïde de Tadej Pogacar s’est bien passée et il rentrera demain (lundi) chez lui pour se remettre et suivre sa convalescence », a tweeté UAE, citant le directeur médical de la formation, le Dr Adrian Rotunno.
Le message était accompagné d’une photo de Pogacar tout sourire, en chemise de nuit d’hôpital et blouson de son équipe, l’avant-bras gauche serré dans un gros bandage.
Après ses succès à l’Amstel Gold Race le week-end précédent et à la Flèche wallonne mercredi, le coureur de 24 ans rêvait d’un triplé dans les Ardennaises que seuls deux coureurs ont réussi dans l’histoire, l’Italien Davide Rebellin en 2004 et le Belge Philippe Gilbert en 2011.
– « Trop tôt pour parler du Tour » –
Mais à l’approche de Bastogne, Pogacar a peut-être perdu plus que la « Doyenne des classiques » car sa mésaventure liégeoise pourrait être un fameux contretemps à soixante-neuf jours du départ de la Grande Boucle, le 1er juillet à Bilbao. 
Le double vainqueur du Tour (2020, 2021) s’est lancé dans une opération reconquête après avoir été devancé l’an dernier à Paris par le Danois Jonas Vingegaard.
« C’est trop tôt pour parler du Tour. Il faut attendre de voir comment se déroule l’opération avant d’envisager la suite. Espérons que tout se passe bien. Croisons les doigts pour que Tadej puisse récupérer rapidement », a ajouté Gianetti.
Pogacar avait prévu d’observer une période de repos après son printemps exceptionnel, « histoire de profiter un peu », avait-il indiqué au soir de l’Amstel.
Avec un total de dix-neuf jours de course ponctués par douze succès, notamment sur Paris-Nice et surtout au Tour des Flandres, le résident monégasque pensait profiter du soleil azuréen pour se ressourcer avant de reprendre début mai par un stage en altitude puis la Tour de Slovénie (du 14 au 18 juin) avant de prendre la direction du Pays basque espagnol pour le Grand départ du Tour.
Sa chute rappelle que même un coureur réputé très habile sur un vélo et qui tombe rarement (sa précédente chute remontait à la Clasica San Sebastian, fin juillet 2022, une épreuve remportée par Remco Evenepoel) n’est pas à l’abri d’une mésaventure.
Irrésistible ces dernières semaines, Pogacar espère éviter un calvaire comparable à celui qu’à connu Julian Alaphilippe gravement accidenté il y un an sur cette même course.
Le double champion du monde en titre avait percuté à pleine vitesse un arbre, se relevant avec un pneumothorax, une fracture à une omoplate et plusieurs côtés cassées. Depuis, le coureur de Soudal-Quick Step a perdu de sa superbe.
« Julian a mis beaucoup de temps à s’en remettre. J’espère que ce ne sera pas le cas de Tadej », a dit Gianetti, relativisant aussitôt: « Ce genre d’incident, cela fait malheureusement partie du sport cycliste et cela aurait pu être pire. »
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