Coupe de l’America: « nous pouvons avoir des ambitions », lance le directeur du défi français

Lancé officiellement début février, Orient Express, le défi français pour la Coupe de l’America 2024 à Barcelone, est le dernier des challengers engagés dans la course à l’aiguière d’argent, le plus vieux trophée sportif du monde.
Mais entre un simulateur de navigation dernier cri, une équipe de marins qui brille sur le circuit SailGP et un bateau en cours de conception, « tout est en place pour combler le retard », estime auprès de l’AFP le co-directeur du défi, Stéphane Kandler.
QUESTION: Où en est l’équipe deux mois après avoir officiellement lancé ce défi au « defender » de la Coupe, Team New Zealand ?
REPONSE: « Nous travaillons sur des choses qui ne se voient pas forcément. On a terminé de préparer la construction du bateau qui sera lancé à la fin du mois à Vannes et nous avons tout mis en place pour notre arrivée début juillet dans notre base d’opération à Barcelone. On devrait pouvoir commencer à naviguer sur le plan d’eau de la compétition cet été, avec notre AC40, un monocoque de test. Cet AC40 sera aussi utilisé par toutes les équipes engagées sur la Coupe lors de pré-régates à partir de septembre. Le bateau utilisé pendant les courses officielles, un AC75, on devrait pouvoir le mettre à l’eau au printemps prochain ».
Q: Les Suisses d’Alinghi sont déjà installés à Barcelone, les Italiens de Luna Rossa ont mis à l’eau un prototype d’AC75 en octobre dernier, comment comptez-vous combler le retard pris sur les autres challengers ?
R: « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas encore de bateau qu’on ne peut pas s’entraîner. Comme d’autres équipes, on a développé notre propre simulateur à Lorient. On a modélisé le cockpit du futur bateau et, avec des lunettes en réalité virtuelle, les marins s’y préparent dans un environnement identique aux régates. Ce simulateur permet aussi de faire des tests de développement sur le futur bateau ! Nous avons certes moins d’heures de navigation au compteur que d’autres équipes, mais notre équipage est déjà performant ».
Q: À quoi ressemble ce défi français, justement, sur l’eau et en coulisses ?
R: « Nous sommes actuellement une vingtaine à travailler sur le projet, pour la plupart basés en Bretagne. Et nous allons passer à quarante personnes à partir de l’été. Une bonne partie du défi est actuellement mobilisée sur SailGP, un circuit très compétitif où des équipes s’affrontent en F50 (catamaran à foils pouvant atteindre plus de 90 km/h, NDLR). C’est notamment le cas du barreur Quentin Delapierre, qui sera aux commandes de notre AC75, et de Kevin Peponnet. Ils seront la colonne vertébrale de notre équipe sur l’eau, et cela tombe bien car ils ont réalisé une superbe saison et accumulé de l’expérience au plus haut niveau (La France est classée 3e avant les finales du SailGP en mai à San Francisco, NDLR). À terre, nous pouvons compter sur le navigateur Franck Cammas, qui est en charge de la performance. Il doit faire le lien entre l’équipe de développement du bateau et les marins. C’est aussi un moyen de combler le retard, de profiter de nos excellents marins et de nos ingénieurs, que le monde nous envie dans le domaine de la voile ».
Q: La France n’a jamais remporté la Coupe, quel est l’objectif à Barcelone ?
R: « À titre personnel, c’est ma 3e campagne (après 2001 et 2007, NDLR). Nous voulons construire quelque chose capable de l’emporter. Si nous n’avions pas les moyens de gagner, je n’aurais pas accepté de me lancer dans l’aventure. Pour cela, nous avons acheté une partie du design de l’AC75 de Team New Zealand, qui a remporté la dernière Coupe et nous faisons désormais nos propres modifications sur ce design. L’idée était de partir d’une base connue et déjà performante pour, là encore, limiter le temps de recherche et développement en amont. Avec ce bateau et cette équipe, nous pouvons avoir des ambitions ! Après, la victoire dans la Coupe peut se jouer à un mauvais virement ou un mauvais départ, mais tout est en place pour y arriver ».
fd/smr

Le skipper français Franck Cammas assiste à la conférence de presse, organisée à Paris, de présentation du défi français pour la prochaine Coupe de l'America, en 2024 à Barcelone, le 2 février 2023

Le skipper français Franck Cammas assiste à la conférence de presse, organisée à Paris, de présentation du défi français pour la prochaine Coupe de l’America, en 2024 à Barcelone, le 2 février 2023

Le skipper de l'équipe française Quentin Delapierre assiste à la conférence de presse à Paris présentant le défi francais pour la Coupe de l'America 2024, qui se déroulera à Barcelone, le 2 février 2023

Le skipper de l’équipe française Quentin Delapierre assiste à la conférence de presse à Paris présentant le défi francais pour la Coupe de l’America 2024, qui se déroulera à Barcelone, le 2 février 2023

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