Coupe de l’America: l’immense défi néo-zélandais des Italiens

Le défi italien Luna Rossa tentera à partir de mercredi de déposséder les Néo-Zélandais, chez eux à Auckland, de la prestigieuse Coupe de l’America, une « vieille dame » du sport qui, avec ses voiliers futuristes, requiert autant d’ingéniosité technique que de qualités nautiques.
Et c’est là une des raisons de la fascination qu’exerce cette vénérable compétition, retardée de quatre jours en raison du reconfinement ordonné dans la plus grande ville de Nouvelle-Zélande après la découverte de nouveaux cas de Covid-19.
A l’instar de la majorité des bateaux qui viennent de boucler le Vendée Globe, les AC-75 –des monocoques de 75 pieds (23 mètres) spécialement conçus pour la Coupe de l’America– sont transpercés de foils, des appendices latéraux qui permettent de soulever le bateau et, en réduisant la résistance de l’eau, de l’emporter bien au-delà de la vitesse du vent.
Le concept semblait alors tellement saugrenu que certains affirmèrent en 2012 que les photos du catamaran kiwi avaient été retouchées.
Toujours à la pointe du développement technologique, les Néo-Zélandais feront figure de favoris pour s’adjuger la 36e édition au meilleur des treize manches.
Depuis, les Kiwis ont six fois sur sept été en finale, soulevant trois fois l’aiguière d’argent (1995, 2000 et 2017).
A en croire l’un des deux barreurs de Luna Rossa, l’Australien Jimmy Spithill, les Kiwis sont tout simplement la meilleure équipe du monde.
« C’est un privilège incroyable. »
Luna Rossa a avancé sans se faire remarquer, après avoir été dominé lors des premières régates, sans enjeu, par Ineos Team UK et American Magic.
Voilà deux mois que Luna Rossa vit sous la menace d’être renvoyé à son ponton méditerranéen en cas de faux pas. Et pour Spithill, cette pression vaut toutes les préparations, alors que Team New Zealand sait depuis quatre ans et son triomphe aux Bermudes qu’il la disputera, la Coupe de l’America.
On dit Luna Rossa plus fort dans les vents faibles, mais Team New Zealand plus homogène.
Ce qui fait que la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain, d’autant que les équipages progressent aussi constamment dans la maîtrise de leur délicat engin à ses différentes allures.
« Mais rien n’est sûr », assure-t-il. « Avec les AC-75, les gains potentiels en cas de percée technologique sont tels que n’importe quelle équipe peut encore faire bouger les lignes, même après la première manche. »
Pour les Italiens, le défi est immense.

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