Chroniques du bivouac: Sara Jugla « n’a pas de regrets », au bout d’un Dakar tronqué

Benjamine moto de la 43e édition du Dakar, qui s’est terminée vendredi en Arabie saoudite, Sara Jugla n’a pas pu aller au bout de sa première participation, mais elle « n’a pas de regrets » et « ne ferme aucune porte » pour l’avenir. 
Déclassée au moment de prendre le départ de la 6e étape, la Française de 28 ans, originaire du Médoc, avait décidé de continuer malgré tout « pour finir » en Dakar experience, comme le nouveau règlement de l’épreuve le permet. 
« Le jour de l’étape 9 au matin j’étais motivée comme jamais pour atteindre l’arrivée. Mais les 200 premiers kilomètres ce n’était que des +cailloux+, des grosses pierres pointues. Et on n’est pas très à l’aise sur ces pierres, surtout avec ma moto qui est très grosse et très haute par rapport à moi. J’ai gardé un très mauvais souvenir de la première journée avec tous ces cailloux qu’on voyait à l’infini. 
« Arrivés au kilomètre 270 de la spéciale, sur les 465 km qu’elle comportait, il faisait nuit noire. On ne pouvait plus avancer et on s’est résolus à abandonner. On a appelé le PC, le camion balai est arrivé et là c’était parti pour cinq heures et demie de camion! Car il restait 300 km pour rallier le bivouac. Donc j’aurais aussi fait le Dakar en camion, et ça c’était plutôt cool! Ca remue plus que sur la moto! 
« Il y a d’autres moments où c’est lui qui m’a soutenue, je ne serais certainement pas allée aussi loin sans son aide. Il y a avait un +refueling+ (ravitaillement) au (kilomètre) 350, on le savait c’était notre objectif, mais la nuit nous a rattrapés. On a dû s’arrêter, pour moi c’était normal de finir ensemble. Et si c’était à refaire je le referais, toute cette aventure ensemble, tous ces moments vécus dans la difficulté, cette entraide, avoir dormi dans les dunes, tous ces paysages magnifiques. Et le dépassement: j’ai  trouvé des ressources en moi bien plus grandes que ce que je connaissais. 
« En tout cas, je garderai tous ces moments incroyables dans ma mémoire, comme quand David Castera, le patron du Dakar a fait poser son hélico pour m’aider, et a sorti la moto de la pierraille, alors que je croyais que tout était déjà fini. Toutes ces dunes, ces canyons magnifiques. 
Propos recueillis par Boris DESCARGUES

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