C1: Ousseynou Ba, du Sénégal à l’Olympiakos, parcours d’un affamé

Parti des terrains défoncés de Saint-Louis du Sénégal, le défenseur Ousseynou Ba (25 ans) a surmonté beaucoup d’échecs pour s’imposer jusqu’en Ligue des champions, à l’Olympiakos, qui défie Marseille mardi soir.
« Il arrive de très loin, il a très faim. Ousseynou a une famille à faire vivre et se bat tous les jours pour arriver au très haut niveau », explique à l’AFP le directeur sportif du Gazélec Ajaccio, Christophe Ettori, qui a accueilli le défenseur central en Europe, en 2017.
Mais la malchance s’en est longtemps mêlée… « Auxerre, Dijon, Montceau-les-Mines, ça a failli se faire plusieurs fois. Puis Albert Cartier le remarque pour Sochaux », poursuit Bénichou.
« Ousseynou part à Amiens, mais on arrive pas à valider le transfert le 31 août, à 45 minutes près… Le conseiller John Williams le voulait absolument, alors il est resté huit mois à s’entraîner sans jouer, soupire Bénichou. Mais il a progressé. »
– « Tu vas être cinquième central » –
Il part au Gazélec, sans même qu’Ettori l’ait vu jouer. « Tu le prends les yeux fermés, gratuitement, fais-nous confiance, nous on te fait confiance », dit Bénichou à Ettori.
Le recruteur François Modesto l’a repéré pour le géant grec, où il travaille avec le directeur sportif Pierre Issa, formé à Poissy avec… Xavier Bénichou, frère de Nicolas.
« Le coach Pedro Martins m’a dit +tu vas être cinquième central+, il m’a laissé le temps de m’adapter », se souvient Ousseynou Ba.
« C’est vrai qu’au début, ce n’était pas facile, admet Ba. Un groupe était en place avec de très bons défenseurs, qui faisaient un excellent boulot avant que j’arrive. »
Le Sénégalais profite des méformes (le Tunisien Yassine Meriah) et des blessures (Avraam Papadopoulos, Ruben Semedo, Pape Abou Cissé, ce dernier aussi issu de la Smash) pour se faire une place.
Bref, il impose ses qualités. « C’est surtout un garçon très agressif, décrit Ettori, déterminé, vraiment le défenseur dans l’âme. Il est craint par tout le monde, y compris à l’entraînement tant il est déterminé. Il est méchant, au bon sens du terme, il est rude, il fait mal, tous les jours. »
L’OM, aussi, a pu apprécier toutes ses qualités à l’aller, où il avait notamment piégé Dario Benedetto comme un central madré.
« Ce n’était pas forcément le plus talentueux au début, mais quel mental! » s’extasie Bénichou.
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