C1: Mönchengladbach, quarante ans après

« Pour le club c’est une soirée extraordinaire ». Malgré la défaite 2-0 face au Real Madrid, Marco Rose, l’entraîneur de Mönchengladbach, était radieux mercredi, après la qualification pour les huitièmes de Ligue des champions de son équipe, digne héritière du « Gladbach » des années 1970.
Fruit d’une progression discrète mais continue depuis quelques années, cette accession aux 8es de finale ouvre des perspectives sportives, et revêt une dimension historique pour le club. Elle arrive aussi au meilleur moment pour soulager des finances mises à mal par la crise du nouveau coronavirus.
Certains pourraient être les grands-pères des joueurs actuels: Rainer Bonhof (vice-président du Borussia), Allan Simonsen (Ballon d’or 1977), Berti Vogts ou encore Jupp Heynckes sont les héros de la dernière épopée de Mönchengladbach en coupe d’Europe des clubs champions, l’ancêtre de la Ligue des champions.
Depuis la refondation de la compétition reine en 1992, les « Poulains » n’avaient fait que deux incursions en phase de groupes, sans jamais réussir à atteindre les 8e de finale, en 2015-16 et 2016-2017.
Certes le Borussia a perdu la première place de sa poule au dernier match, avec une sèche défaite 2-0 à Madrid. Mais se qualifier dans un groupe où évoluaient non seulement le Real, 13 fois vainqueur de l’épreuve, mais aussi l’Inter Milan et le Shakhtar Donetsk, respectivement finaliste et demi-finaliste de la dernière Ligue Europa, n’avait rien d’évident.
« C’est pourquoi les 8es de finale ne seront pas obligatoirement la station terminus », commente jeudi le magazine de football Kicker.
Peu connus en Europe avant cette saison, les attaquants Marcus Thuram (un doublé contre le Real à l’aller), Alassane Pléa (cinq buts, quatre passes décisives), Florian Neuhaus, le milieu offensif de 23 ans, néo-international allemand aux passes de 40 mètres, ou encore le capitaine combattant Lars Stindl ont commencé à se faire un nom.
Pour un club comme Mönchengladbach, qui évolue financièrement un cran en dessous du trio Bayern-Dortmund-Leipzig (tous qualifiés pour les 8es), les 9,5 millions d’euros promis aux qualifiés pour les 8e de finale – qui s’ajoutent aux primes pour les points marqués – sont une bénédiction, en cette période de vaches maigres dues au Covid-19.
Avec cette qualification, « les joueurs n’ont pas seulement assuré leur participation au prochain tour, mais aussi d’une certaine manière leurs propres salaires », souligne jeudi le site Sportschau.
L’avenir pourrait du coup être un peu plus serein. Huit joueurs arrivent en effet en fin de contrat en juin, dont le capitaine Stindl. Le succès sportif et la manne financière ne peuvent qu’augmenter la marge de négociation du Borussia pour garder ses meilleurs éléments.

SportsMax
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