Avec le Celtic et les Rangers qualifiés pour la Ligue des champions, l’Ecosse n’avait plus été à pareille fête depuis 15 ans et si l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’a favorisée, elle compte bien prouver qu’elle y a toute sa place.
Il faut remonter à 2007 pour retrouver deux clubs écossais en phase de poules de la C1 et c’étaient déjà les deux rivaux de Glasgow.
Cette année-là, les « Bhoys » s’étaient offerts l’AC Milan au Celtic Park (2-1) pour la seule victoire écossaise contre un tenant du titre. Ils avaient même fini 2e d’une poule avec Benfica et le Shakhtar Donetsk.
Vingt-quatre heures plus tôt, les Rangers l’avaient emporté 3-0 à Gerland pour la seule victoire écossaise à l’extérieur de l’histoire en Ligue des champions.
Reversés en Coupe de l’UEFA, ils avaient atteint la finale, perdue contre le Zenit Saint-Pétersbourg (2-0).
Ce fut le chant du cygne pour le football des Highlands, qui a pourtant 10 finales continentales à son actif, dont trois succès: le Celtic en C1 en 1967 contre l’Inter Milan, et deux dans la défunte Coupe des Coupes, les Rangers contre le Dynamo Moscou en 1972 et Aberdeen contre le Real Madrid en 1983, avec un certain Alex Ferguson sur le banc.
– Petit coup de pouce –
Tombé au-delà de la 20e place au coefficient UEFA de 2013 à 2018, le football écossais a souvent suivi la coupe aux grandes oreilles à la télé, ses clubs échouant à passer les barrages sept fois sur ces onze dernières années.
« Je pensais que la chance de voir n’importe quelle équipe écossaise qualifiée pour la Ligue des champions était virtuellement impossible tant on en était loin ces dernières années », a admis Kris Boyd, ancien joueur des Rangers et consultant sur Sky Sports.
Il a fallu un petit coup de pouce dramatique du destin, avec l’exclusion des équipes russes en raison de la guerre en Ukraine, pour offrir au Celtic, champion d’Ecosse, un ticket direct.
Les Rangers, eux, ont gagné leur place en terrassant le PSV Eindhoven (2-2, 1-0), qui avait sorti Monaco au tour précédent.
Mais ces deux places sont tout de même le résultat d’un redressement des performances européennes concrétisées par la finale perdue par les Rangers contre Francfort en Ligue Europa, la saison dernière, et qui aurait déjà pu envoyer les « Gers » en C1 en cas de victoire.
Remontés au 9e rang du coefficient UEFA, juste devant la Russie, cette double participation à la Ligue des champions, ainsi que celle de Heart of Midlothian à la Ligue Europa Conférence, pourraient les aider à consolider ce rang, voire à réduire le retard sur l’Autriche, 10e, qui n’a que Salzburg en C1.
– Objectif 3e place? –
« Espérons que ce soit un tremplin pour des temps encore meilleurs. Avoir les deux équipes en poule, c’est super pour le football écossais, surtout avec les finances supplémentaires et pour les autres équipes aussi », a souligné Boyd.
Le Celtic démarrera avec un match de prestige, en accueillant le Real Madrid, tenant du titre, mardi (21h00), alors que les Rangers iront défier l’Ajax Amsterdam, mercredi (21h00).
« Le Celtic construit depuis l’arrière, ils prennent des risques. C’est la même approche que Pep Guardiola à Manchester City. Evidemment, Guardiola a de biens meilleurs joueurs à sa disposition, mais cette équipe jeune (dirigée par Angel) Postecoglou a beaucoup de succès et ils peuvent faire mal au Real Madrid en procédant de la sorte », veut croire Chris Sutton, ancien des « Hoops » dans sa tribune dans le Daily Record.
Le Celtic reste sur un succès probant (4-0) sur son rival et occupe la tête du classement avec 6 succès en 6 journées et déjà 5 longueurs d’avance sur les Rangers, 2e.
Le Celtic aura également à en découdre avec le RB Leipzig et le Shakhtar Donetsk, des habitués, alors que les Rangers sont dans une poule encore plus relevée avec Liverpool et Naples.
La troisième place synonmye de reversement en C3 semble le seul objectif réaliste pour les deux clubs, mais avec les atmosphères électriques du Celtic Park et d’Ibrox Stadium, les adversaires devront lutter pour y arracher des points.
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