« La vie fait bien les choses », a finalement souri Grace Geyoro. La milieu du PSG, désireuse de rejoindre Chelsea cet été, se lance dans la campagne de Ligue des champions jeudi (21h00) face aux « Blues », sans exprimer d’états d’âme après son transfert manqué à Londres.
« Je n’ai même pas eu le temps de voir le tirage qu’on m’avait déjà envoyé plusieurs messages », a commenté la joueuse de 25 ans dans un entretien accordé à l’AFP durant la dernière trêve internationale. « Il fallait que je tombe sur Chelsea en phase de poules, c’est comme ça ».
La « titi » de 25 ans, dont dix passés au PSG, était déterminée à rejoindre le club anglais durant l’intersaison, séduite par son projet sportif et flattée par l’offre de transfert proposée, « de près de 500.000 euros, du jamais-vu dans le football féminin », selon L’Equipe.
« J’ai vraiment cette envie d’ouvrir un nouveau chapitre de ma vie. Aujourd’hui, j’ai un pied à Paris et un pied à Chelsea », avait glissé l’internationale française fin août au quotidien sportif, se disant « sur le départ ». Maintenant, il faut que les dirigeants parisiens « respectent aussi ma volonté », insistait-elle alors.
– « Pas de rancœur » –
Malheureusement pour elle, le club de la capitale a fermé la porte. Ce qui n’a pas semblé la fâcher.
« On a discuté avec la direction, aujourd’hui il n’y a pas de rancœur, non. Je suis sous contrat, Paris est mon club de cœur et tout le monde le sait », a-t-elle raconté à l’AFP début octobre. « Il fallait que je rebondisse le plus vite possible parce que le championnat et la Ligue des champions arrivaient très vite, c’est ce que j’ai réussi à faire ».
Sur le sol national, la joueuse formée au PSG, a fait trembler les filets, une réussite nouvelle pour elle, avec déjà quatre buts en cinq matches en incluant celui de samedi contre Dijon (3-1).
« Avant, j’étais une joueuse qui n’aimait pas entrer dans la surface. Je me disais que ce n’était pas mon job, c’était ma mentalité. J’ai appris à la faire évoluer, à me dire que j’ai les capacités de me projeter, de me retrouver face au but, et qu’il faut que je termine », expliquait-elle encore.
Au début de la saison dernière, Geyoro a pris le brassard de capitaine laissé par Irène Paredes, partie au Barça, devenant la figure de proue du navire parisien. Et en décembre 2021, la milieu relayeuse a prolongé son contrat de deux années supplémentaires, jusqu’en 2024, « un signe fort pour eux et pour moi », comme elle l’affirmait alors.
D’un point de vue symbolique, la laisser filer chez un concurrent européen aurait donc fait mauvaise figure pour Paris, en plus d’affaiblir un secteur de jeu assez dégarni.
– Milieu inexpérimenté –
Le milieu de terrain parisien est en effet orphelin de Sara Däbritz, recrutée cet été par l’OL, et peuplé de joueuses sans grande expérience comme Laurina Fazer et Oriane Jean-François, respectivement 19 et 21 ans. Jackie Groenen (27 ans), arrivée de Manchester United, est le seul renfort d’expérience, alors que l’ex-bannie Kheira Hamraoui (31 ans) n’a toujours pas repris.
Demi-finaliste des trois dernières éditions, le PSG affiche toujours publiquement ses ambitions en Ligue des champions malgré les limites de son effectif, privé pour plusieurs mois de sa buteuse vedette Marie-Antoinette Katoto.
« Le discours qu’ils (les dirigeants, ndlr) nous donnent, c’est cette ambition-là. Mon ressenti? On a perdu beaucoup de joueuses, même si on a essayé de recruter pour combler un peu ces manques-là. Je pense qu’ils ont fait leur maximum », a glissé Geyoro lors du dernier rassemblement des Bleues.
Au deuxième tour de qualification contre les Suédoises du BK Häcken, pourtant « pas une équipe du top-3 européen », le match aller « était très difficile, avec de l’intensité, des enjeux », s’est-elle souvenue. « On pourra se jauger lors de la phase de groupes et en tirer quelques conclusions. »
Premières réponses face aux triples championnes d’Angleterre en titre, jeudi à Jean-Bouin.
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